
Annulation de l’Aïd al-Adha : les Marocains ravis
Dans un message mercredi, le roi Mohammed VI a invité les Marocains à ne pas célébrer l’Aïd al-Adha cette année, en raison des effets de la sécheresse sur le cheptel national....
Le 26 février dernier, le roi Mohammed VI invitait les Marocains à s’abstenir de célébrer l’Aïd al-adha de cette année, prévue en juin. Un appel salué par les ménages à revenu faible et modeste pour qui le mouton est devenu un luxe inaccessible.
Face à la hausse vertigineuse des prix du mouton du fait de la sécheresse persistante qui a réduit la production du cheptel national, Mohammed VI a demandé aux Marocains de s’abstenir « d’accomplir le rite de l’abattage » des moutons à l’occasion de l’Aïd al-adha. « L’Aïd al-adha est un marqueur des inégalités sociales qui sévissent au Maroc », a écrit Yassine Majdi, l’éditorialiste du magazine marocain TelQuel, soulignant que sans cet appel royal, « la fête se serait transformée en calvaire pour de nombreuses familles ».
« Beaucoup de gens ont été soulagés par cette décision royale, malgré leur attachement religieux, social et familial » à la fête du sacrifice, a indiqué sur ses réseaux sociaux Abdallah Tourabi, politologue et expert de l’islam politique, sur les médias sociaux, soulignant qu’en 26 ans de règne, c’est la première fois que Mohammed VI prend une telle décision. Son père, le roi Hassan II, avait été contraint d’annuler l’Aïd al-adha à trois reprises : en 1963, pendant la guerre avec l’Algérie, et en 1981 et 1996, au plus fort de la crise économique, rappelle El Confidencial.
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Selon Yassine Majdi, l’appel du roi Mohammed VI « va bien au-delà de la question religieuse ». Il révèle que « la croissance économique ne profite pas à tout le monde ». Mal répartie, cette croissance « peut aggraver la précarité et devenir un facteur d’exclusion pour les plus défavorisés », analyse l’éditorialiste. Le Haut-commissariat au plan (HCP) note pour sa part une persistance des inégalités, malgré une amélioration du niveau de vie des ménages.
Une étude menée par l’institution auprès de 18 000 ménages sur une période d’un an révèle que « […] la proportion de ménages menacés de pauvreté augmente et, pour la première fois, touche aussi bien les zones urbaines que les zones rurales ». Le niveau de vie des 20 % de Marocains les plus pauvres a augmenté en moyenne de 1,1 % par an entre 2014 et 2022, tandis que celui des plus aisés s’est amélioré de 1,4 % au cours de la période. Pour la classe moyenne, l’amélioration n’a été que de 0,8 %.
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