Hotman El Kababri : parcours brisé d’un joueur marocain

El Kababri était titulaire pour le match contre Ostende (1-2) le 28 juillet 2019 au Lotto Park. C’était le premier match pro de ce jeune prodige de Neerpede qui n’avait que 19 ans, et le premier de Vincent Kompany, en tant que joueur-entraîneur. Mais ce sera, malheureusement, la seule rencontre disputée par le jeune Bruxellois à Anderlecht. « Un moment inoubliable pour moi. J’étais arrivé en U11 à Anderlecht, je suis un enfant de la maison. Pendant la préparation, j’avais été le joueur le plus utilisé et Vincent Kompany m’a lancé directement. Il avait aimé mes qualités et ma mentalité. Le premier truc qu’il a dit dans le vestiaire en arrivant, c’est que l’âge ne signifiait rien. C’était sa règle la plus importante : le meilleur jouerait », confie-t-il à La Dernière Heure.

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Le jeune joueur n’a pas été titularisé pour le deuxième match, à Mouscron. Les gens n’étaient pas au courant, mais j’ai eu une grave blessure la veille de ce déplacement à Mouscron. J’allais à nouveau être titulaire mais un contact avec Hendrik Van Crombrugge au dernier entraînement a tout changé. Je me suis relevé avec une grosse fissure dans le genou. C’est Vincent Kompany lui-même qui m’a porté jusque dans le bureau des kinés. J’étais out quatre mois », explique-t-il. À son retour de blessure, « le coach avait changé. Frankie Vercauteren avait repris et il avait besoin de résultats. Donc les jeunes avaient moins de possibilités de s’exprimer. C’était un très bon entraîneur ».

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Et de poursuivre : « Mais il y a aussi d’autres soucis. J’arrivais en fin de contrat au terme de cette saison 2019-2020. Anderlecht m’avait fait une proposition pour prolonger mais mon agent de l’époque a préféré refuser l’offre. C’était une grosse erreur, mais je l’ignorais à l’époque. Je lui faisais confiance et j’étais naïf. Ni mes parents, ni moi ne connaissions le business du foot. Je ne veux pas citer le nom de ce manager, ni celui de son agence, mais je n’aurais jamais dû l’écouter. » Finalement, il signe au Borussia Dortmund en janvier 2020, mais avec la crise du Covid-19, il ne disputera aucun match sous les couleurs du club allemand. Grâce à son agent, il rejoint Lierse en prêt.

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À l’été 2021, au terme de son contrat de prêt à Lierse, El Babakri se retrouve sans club. « Oui, j’avais laissé toutes les cartes dans les mains de l’agent et cette personne a disparu à ce moment-là. Plus de nouvelle, rien… ». Une situation de chômage qui durera un an et demi. Au mercato hivernal 2023, un club de D2 grecque, Zakynthos, le recrute. « Ça m’a fait du bien et j’ai fini dans l’équipe de l’année en y passant seulement 6 mois. Mes premiers matchs en pro depuis cette fameuse rencontre avec Kompany. Malheureusement, les salaires n’étaient pas versés. J’ai reçu des offres d’autres clubs en Grèce, mais j’avais peur d’avoir les mêmes problèmes. Je suis rentré en Belgique mais sans club, à nouveau », développe-t-il.

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Il ajoutera : « Heureusement, j’ai rencontré Philippe de Liederkerke. Il venait d’inventer Ifreq, un test technique, tactique et physique pour footballeur qui te crée une sorte de carte avec des points. Et ensuite, des journées de recrutement sont organisées à Waterloo par des clubs via ces cartes. » En février 2025, il est repéré par Castellon, club de D2 espagnole. « Je suis allé là-bas et ils aimaient mon profil. Malheureusement, le club a eu des soucis financiers et n’a plus eu l’autorisation d’affilier de nouveaux joueurs… J’ai préféré rentrer en Belgique. » Après trois ans sans club, El Babakri « espère qu’un club va me rendre une chance. Je n’ai que 25 ans et j’ai encore envie de jouer pendant 15 ans. Cela profite aussi à mon petit frère Zakaria. Il a 18 ans et c’est un espoir du RWDM. Je lui donne des conseils pour éviter qu’il tombe dans les mêmes pièges que moi. »