L’Algérie sous pression pour le Sahara

21 septembre 2025 - 10h00 - Maroc - Ecrit par : S.A

Massad Boulos, conseiller du président américain Donald Trump pour les affaires arabes, du Moyen-Orient et d’Afrique, a rencontré le président algérien Abdelmadjid Tebboune en juillet et était porteur de deux messages essentiels concernant la question du Sahara et les relations avec Israël.

Selon des fuites en provenance de Washington rapportées par la chaîne américaine Al-Hurra, Massad Boulos a demandé au président algérien, de manière explicite, que l’Algérie œuvre à convaincre la direction du Front Polisario d’accepter le plan d’autonomie marocain, et que le pays prépare une opération de normalisation des relations avec Israël, révèle Jeune Afrique. À en croire le mensuel édité à Paris, le conseiller du président américain Donald Trump pour les affaires arabes, du Moyen-Orient et d’Afrique a affirmé, lors des discussions que les États-Unis et de nombreux pays occidentaux estiment que la poursuite du conflit autour du Sahara et la rupture entre l’Algérie et le Maroc compromettent la stabilité de la région, affaiblissent la coopération au Sahel et entravent les perspectives d’intégration économique en Afrique du Nord.

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Mais, le président Tebboune maintient sa position. Il a rejeté toute concession sur la question du Sahara qu’il a qualifiée de « ligne rouge ». Aussi, a-t-il catégoriquement refusé toute normalisation avant la création d’un État palestinien. Position qu’il a réitérée lors d’un entretien avec les médias algériens le 19 juillet. « Je ne délaisserai pas les Sahraouis pour satisfaire certains et devenir ainsi impérialiste […] Nos principes n’ont pas changé », a-t-il martelé. L’auteur de l’article fait remarquer que cette rigidité algérienne survient à un moment où l’isolement de l’Algérie s’accentue. En effet, trois membres permanents du Conseil de sécurité, à savoir les États-Unis, la France et la Grande-Bretagne, ont reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara.

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L’Espagne et l’Allemagne, puis les Pays-Bas, ont rejoint la liste des pays européens qui considèrent que le plan d’autonomie du Sahara sous la souveraineté marocaine est la seule solution applicable. « La communauté internationale est lassée de cette question », a affirmé l’ancien diplomate marocain Ahmed Fathi Faouzi, ajoutant que les grandes puissances estiment que le moment est venu de parvenir à un règlement pour mettre fin à un conflit qui empêche la stabilité de l’Afrique du Nord et pèse sur l’Europe méridionale. D’ailleurs, le compte à rebours a commencé aux Nations unies en préparation du mois d’octobre, qui pourrait marquer une redéfinition du mandat de la MINURSO, consacrant ainsi de facto l’abandon de l’option du référendum, et ce, sur la base d’un rapport qui sera présenté par l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura, fait savoir la même source.

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Jusque-là neutre, la Chine, membre permanent du Conseil de sécurité, qui multiplie ses investissements au Maroc et est sensible aux questions d’intégrité territoriale, pourrait changer de position et soutenir le plan d’autonomie proposée par Rabat pour le Sahara. Pour Jeune Afrique, les données actuelles semblent favorables à Rabat, qui bénéficie d’un soutien américain et européen, tandis que l’Algérie est confrontée à la perspective d’une défaite stratégique difficile à assumer face à l’entêtement du président Tebboune. Les « lignes rouges (qu’il impose) s’érodent sous la pression internationale », conclut la publication.

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