Pris pour un autre, un Marocain est libéré après 18 mois de prison pour rien

20 mai 2004 - 23h29 - Espagne - Ecrit par :

La justice française a ordonné mardi la libération immédiate d’un Marocain qui a passé 18 mois en détention, dont un an en Espagne, après avoir été pris à tort pour un homme condamné à 30 ans de réclusion pour meurtre, a-t-on appris mercredi auprès de son avocat.

El Mostafa Berrfai, qui travaillait comme soudeur en Espagne, a été arrêté à Alicante (Espagne) le 11 novembre 2002, en vertu d’un mandat d’arrêt international. Ce mandat avait été établi contre un Algérien ayant un nom proche du sien, Mohamed Berrafai, condamné en 1998 à 30 ans de prison par contumace par la cour d’assises des Pyrénées-Orientales (sud-ouest), pour un meurtre commis onze ans plus tôt à Perpignan, selon le journal régional Le Midi Libre, qui a révélé l’affaire.

Malgré la présentation de ses pièces d’identité, démontrant que son nom n’était pas celui inscrit sur le mandat d’arrêt international, les policiers espagnols décident de le placer en détention avant de prévenir les autorités françaises, a expliqué son avocat, Me Jean-Robert Phung.

"Les policiers espagnols relèvent bien qu’il y a un problème d’identité", ajoute l’avocat. Mais El Mostafa Berrfai passe un an en prison en Espagne, "clamant son innocence dans le vide", avant d’accepter d’être extradé, "pour pouvoir s’expliquer avec les autorités françaises", selon Me Phung.

Extradé le 17 décembre 2003, M. Berrfai, malgré toutes ses tentatives d’explication face à la justice française, a été transféré à la maison d’arrêt de Perpignan. Fin avril, Me Phung a saisi la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Montpellier, qui a ordonné mardi sa libération. "Un doute sérieux existe sur le point de savoir si la personne détenue est la même que celle qui a été condamnée", estime la chambre de l’instruction dans son arrêt, cité par le Midi-Libre.

"Je n’en resterai pas là, nous allons attaquer l’Etat français pour fautes graves et répétées", a précisé Me Phung.

AFP

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : France - Espagne - Droits et Justice - Prison

Ces articles devraient vous intéresser :

Immobilier au Maroc : bonne nouvelle pour les nouveaux acquéreurs

Des changements ont été opérés pour impacter positivement le secteur de l’immobilier. Le délai prévu dans l’article 573 relatif à l’introduction d’une action en justice pour défaut de garantie n’est plus limité à 365 jours.

Hassan Iquioussen vs Gérald Darmanin : la justice se prononce aujourd’hui

Le tribunal administratif de Paris examine l’arrêté d’expulsion de Hassan Iquioussen, pris par le ministère de l’Intérieur, Gérald Darmanin, en juillet 2022. Cette audience déterminante permettra de statuer sur la possibilité de l’imam de revenir en...

Corruption : des élus locaux pris la main dans le sac

Abdelouafi Laftit, ministre de l’Intérieur, tente d’en finir avec la corruption et la dilapidation de deniers publics. Dans son viseur, une trentaine de présidents de commune et de grand élus dont il a transféré les dossiers devant l’agent judiciaire...

Affaire "Hamza Mon Bébé" : Dounia Batma présente de nouvelles preuves

La chanteuse marocaine Dounia Batma confie avoir présenté de nouveaux documents à la justice susceptibles de changer le verdict en sa faveur.

ADN au Maroc : vers un fichage incontrôlé ?

L’utilisation à des fin illégales des empreintes et des échantillons d’ADN des Marocains, prélevés dans le cadre des enquêtes criminelles, préoccupe des parlementaires qui ont interpelé le gouvernement à ce sujet.

Un MRE expulsé après 24 ans en France

Un ressortissant marocain de 46 ans, résidant en France depuis 24 ans, a été expulsé en février dernier, suscitant l’émoi et soulevant des questions quant à l’application de la loi Darmanin sur l’immigration.

Maroc : 30 députés éclaboussés par des affaires de corruption

Au total, 30 députés marocains sont poursuivis par la justice en leur qualité de président de commune pour leur implication présumée dans des affaires de corruption, de dilapidation de deniers publics, de chantage, et de falsification de documents...

Un enfant né d’un viol ouvre une brèche dans le droit marocain

Saisie par une jeune maman qui cherche à obtenir une indemnisation pour son fils issu d’un viol, la cour de cassation marocaine a rendu une décision qui va faire date.

Corruption : Rachid M’barki reconnaît les faits

Après avoir juré, sous serment, en mars dernier devant la commission d’enquête parlementaire sur les ingérences étrangères, n’avoir jamais perçu de rémunération occulte en contrepartie de la diffusion d’informations erronées ou très orientées pour...

Affaire de viol : Achraf Hakimi devant le juge

L’international marocain du Paris Saint-Germain, Achraf Hakimi, a eu affaire à la justice ce vendredi matin, en lien avec une accusation de viol portée contre lui.