Emigration des mineurs : Madrid va investir dans les centres d’accueil

13 juin 2004 - 11h37 - Espagne - Ecrit par :

Consuelo Rumí, secrétaire à l’Emigration et à l’Immigration espagnole a, en effet, fait état, dans une déclaration à Europa Press, de la volonté de son pays de concourir à l’ouverture au Maroc des centres d’accueil pour mineurs similaires à ceux qui existent dans différentes régions d’Espagne.

La responsable espagnole a non seulement promis le financement de son pays de la construction de ces centres, dont le premier sera réalisé dans la ville de Marrakech, mais aussi la contribution à la formation du personnel qui dirigera ces centres.

L’Espagne a une expérience très importante en la matière, explique-t-elle en substance ; aussi le gouvernement espagnol va-t-il, en plus d’une aide économique, s’occuper de la formation du personnel de ces centres.

« La proposition du Maroc qui veut que quand les mineurs -installés illégalement en Espagne- n’ont pas de familles et dont les familles ne sont pas en mesure de les prendre en charge, l’Espagne devrait collaborer pour leur trouver une situation normale en aidant à la construction de centres similaires à ceux qui existent en Espagne, me paraît une bonne idée, explique Consuelo Rumí. Et il faut étudier non seulement l’apport financier de l’Espagne, mais aussi contribuer à la formation du personnel parce que nous avons une grande expérience en la formation des assistants sociaux, des éducateurs mais également des professeurs spécialisés et des psychologues ».

Le projet de ces centres, qui est en effet une initiative marocaine, est dicté par la nécessité de trouver un refuge et un lieu d’accueil pour les enfants émigrés clandestinement en Espagne et refoulés au Maroc et dont les familles ne sont pas identifiées ou incapables de subvenir à leurs besoins.

Mais avant d’entreprendre un tel projet, la secrétaire d’Etat espagnole dit avoir sollicité des autorités marocaines un rapport détaillé sur la situation des mineurs refoulés d’Espagne dans le cadre de la convention signée fin 2003 entre les deux parties.

Par ailleurs, la même responsable a annoncé la création de brigades spéciales pour le rapatriement des émigrés installés clandestinement en Espagne. Ce corps aura des sections dans les provinces espagnoles qui comptent le plus grand nombre d’émigrés.

La création de cette nouvelle entité, affirme la secrétaire d’Etat espagnole, exclut toute régularisation extraordinaire des émigrés en situation illégale. « Il ne reste plus que deux issues pour ceux qui veulent rentrer illégalement en Espagne, affirme-t-elle, la mort ou le rapatriement ».

Dans le même sens, le président de la Generalitat, Pasqual Maragall, s’est déclaré, samedi, à Tanger, à l’issue de sa visite officielle de trois jours au Maroc, favorable à l’application d’une politique d’émigration pratiique pour « rationaliser l’arrivée des émigrés en catalogne et leur intégration dans la société au lieu de réduire le problème à une question de compétences et de lois ».

Cette politique, certes électoralement concluante, estime le chef du gouvernement catalan, n’a pas donné de résultats satisfaisants. Selon lui, il faut une nouvelle vision plus imaginative et plus entreprenante. Aussi se propose-t-il de mener dans sa région comptant près de 37% des émigrés installés en Espagne, une nouvelle politique axée sur le « partenariat » aussi bien au niveau institutionnel qu’au sein de la société civile.

Dans ce sens, il met en avant la nécessité de coordination entre les bureaux d’orientation mis en place par la Catalogne dans les régions émettrices d’émigration et les services diplomatiques espagnols et ce, pour « améliorer les services publics en matière de sélection et de présélection de la main-d’oeuvre ».

Libération

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Immigration clandestine - Espagne - Enfant

Ces articles devraient vous intéresser :

Un réseau familial marocain démantelé dans le Lot-et-Garonne

Les gendarmes de la Brigade de recherches de Bouliac ont démantelé un réseau d’exploitation d’ouvriers agricoles. Six personnes ont été mises en examen jeudi 12 décembre, dont un couple de Marocains placé en détention provisoire.

Maroc : une école mise en vente avec ses élèves ?

Au Maroc, un agent immobilier se retrouve malgré lui au cœur d’une polémique après avoir publié une annonce de vente d’une école privée en incluant les élèves.

Samira Saïd : la retraite ?

La chanteuse marocaine Samira Saïd, dans une récente déclaration, a fait des confidences sur sa vie privée et professionnelle, révélant ne pas avoir peur de vieillir et avoir pensé à prendre sa retraite.

Maroc : un « passeport » pour les nouveaux mariés

Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) appelle à la mise en place d’un « passeport » ou « guide » pour le mariage, dans lequel seront mentionnées les données personnelles des futurs mariés, ainsi que toutes les informations sur leurs...

Booder : « cet enfant ne passera pas l’hiver »

L’humoriste franco-marocain Booder dont le troisième épisode de sa série Le Nounou est actuellement diffusé sur TF1 se confie sur son début de vie pas facile.

Enfants de Dounia Batma : Mohamed Al Turk dénonce une exploitation sur les réseaux sociaux

Mohamed Al Turk, l’ex-mari de Dounia Batma actuellement en détention, reproche à la sœur de l’actrice marocaine, Ibtissam, de chercher à gagner la sympathie des Marocains en publiant des photos de leurs filles, Ghazal et Laila Rose, sur les réseaux...

Maroc : une sortie en voiture vire au drame

Une sortie en famille qui finit en tragédie. Deux sœurs de 19 et 10 ans sont mortes noyées samedi dans le barrage de Smir près de la ville de M’diq, après que l’aînée, qui venait d’avoir son permis de conduire, a demandé à ses parents à faire un tour...

Ouverture exceptionnelle de la frontière entre le Maroc et l’Algérie

La frontière entre l’Algérie et le Maroc a été exceptionnellement ouverte cette semaine pour permettre de rapatrier le corps d’un jeune migrant marocain de 28 ans, décédé par noyade en Algérie.

Un enfant né d’un viol ouvre une brèche dans le droit marocain

Saisie par une jeune maman qui cherche à obtenir une indemnisation pour son fils issu d’un viol, la cour de cassation marocaine a rendu une décision qui va faire date.

Quand la rentrée scolaire pousse les Marocains à l’endettement

L’approche de la rentrée scolaire et la fin des vacances d’été riment souvent avec le recours aux prêts bancaires devant permettre aux parents marocains de subvenir aux besoins de leurs enfants. Et, les banques se livrent une concurrence très forte.