Maroc / Mission française : qu’en-est-il de l’avenir des établissements ?

10 juin 2020 - 09h00 - Maroc - Ecrit par : Bladi.net

Les parents d’élèves des écoles de la mission française engagent un véritable bras de fer avec leurs établissements. Ils dénoncent les charges supplémentaires liées au e-learning et souhaitent une révision des frais de scolarité.

Face à cette situation, les parents réfutent les sommations des établissements au sujet de la non-réinscription des enfants en cas de défaut de paiement. Tout cela n’est pas du goût des parents qui dénoncent ainsi des « intimidations inacceptables ». Au Service de coopération et d’action culturelle (SCAC) en charge du secteur, on calme le jeu et on propose des solutions.

Dans un entretien au journal l’Économiste, Clélia Chevrier Kolacko, conseillère de coopération et d’action culturelle au SCAC, déclare que le service est prêt à accompagner les familles en difficulté, mais les autres doivent payer les frais dus pour ne pas mettre les établissements en difficulté. À la question du journal relative à la pression sur les parents en difficultés qui dénoncent des « menaces directes » d’exclusion des élèves en cas de non-paiement des frais, Clélia Chevrier Kolacko affirme que toutes les familles en difficulté pour s’acquitter des frais de scolarité du 3ᵉ trimestre doivent déposer un dossier auprès de la direction des établissements afin de pouvoir bénéficier de reports de paiement. Aussi, affirme-t-elle que les familles faisant le choix de ne pas recourir aux commissions d’exonération doivent légitimement payer la totalité des frais d’inscription du 3ᵉ trimestre.

Quant à ceux qui ne se sont pas encore acquittés des frais du 3ᵉ trimestre, elle dit que l’examen des demandes d’exonération est encore en cours. Il faut attendre selon elle la mi-juin pour être situé. Si certains réclament une renégociation des frais, elle déclare que : « La responsabilité première des écoles du réseau français était de répondre à l’urgence de la situation, d’éviter le décrochage à leurs élèves et de garantir l’atteinte des objectifs pédagogiques du 3ᵉ trimestre. ». Sur la question de l’enseignement à distance, Clélia Chevrier Kolacko demande des efforts conséquents aux parents, enseignants, enfants…, car il faut réinventer la classe en mode virtuel, pour faire entrer l’école à la maison et la maison à l’école.

Mieux, il faut selon elle équiper les professeurs, enrôler des milliers de profils dans chaque classe virtuelle. Il faut aussi résoudre les difficultés techniques. Elle exhorte les parents à s’impliquer aux côtés de leurs enfants. Au sujet des augmentations annuelles prévues pour la rentrée 2020-21 elle affirme qu’elles seront réduites pour tenir compte de la crise économique, en veillant à garantir l’équilibre financier des différentes écoles.

Sur la question des aides promises par le gouvernement français, Clélia Chevrier Kolacko, déclare que les autorités de son pays s’engagent à sauvegarder le réseau scolaire français dans le monde et venir en aide aux familles les plus en difficulté. Elle annonce leurs efforts financiers. Il s’agit de 50 millions d’euros destinés aux bourses scolaires et 100 millions d’euros dédiés aux établissements qui accordent aux familles en difficulté de toutes nationalités des reports de paiement.

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