Pourquoi les médicaments coûtent-ils aussi chers au Maroc ?

28 juin 2020 - 14h00 - Maroc - Ecrit par : Bladi.net

Le prix des médicaments est toujours en hausse. Dans le même temps, le pouvoir d’achat des Marocains ne compense pas, car le miracle attendu de la part des génériques n’a pas eu lieu. Que se passe-t-il exactement dans ce secteur des produits pharmaceutiques  ? Pourquoi le Marocain continue de payer même ses comprimés à prix d’or  ?

L’arrivée des génériques devrait permettre au Marocain de maîtriser son pouvoir d’achat par rapport aux produits pharmaceutiques. Ce qui n’est malheureusement pas le cas. Depuis une décennie, les taux des génériques ne font que régresser. En effet, le marché marocain de produits pharmaceutiques est dominé par le monopole d’une poignée de laboratoires. Au total, ils ne sont que 15 laboratoires qui, depuis des décennies, ont un quasi-contrôle sur les ventes de produits pharmaceutiques. Les tentatives du ministère de la Santépour inverser la tendance sont restées vaines. Entre 2012 et 2017, les prix des génériques ont connu une hausse de 60 % La baisse de prix tant espéré n’a donc pas eu lieu.

Si des efforts sont constatés dans le secteur public, dans le privé, rien n’a bougé. En effet, en ce qui concerne les médicaments génériques, ils peinent à percer le marché privé des médicaments. On espérait pour la première fois que la part des génériques dans le royaume va atteindre 40% du circuit privé. Malheureusement, selon l’Association marocaine de l’industrie pharmaceutique (AMIP), ce taux qui stagne à 30% depuis une décennie le restera encore, selon Leseco.ma. En dépit du fait que les médicaments génériques soient moins chers que ceux princeps, il se fait que ces derniers soient les mieux vendus. Le ministère de la Santé dans un document officiel en fait l’amer constat.

Face à cette situation, le département ministériel prévoit des mesures fortes pour corriger les dysfonctionnements. Pour cela, l’État envisage des mesures financières, une bonne campagne de sensibilisation à l’endroit des personnels de santé et des consommateurs. Aussi, s’agit-il de s’assurer de la fiabilité d’un cadre réglementaire en phase avec les priorités du moment. Sans oublier une campagne de promotion des génériques auprès des pharmaciens. Tout ceci doit être intégré à une bonne politique du médicament générique.

Mais en attendant le Marocain va continuer de débourser des montants importants. Et au-delà de son pouvoir d’achat, pour acheter des médicaments dans un secteur qui affiche 5,2 milliards de DH de chiffre d’affaires.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Santé - Ministère de la Santé

Ces articles devraient vous intéresser :

Ramadan et diabète : un mois sacré sous haute surveillance médicale

Le jeûne du Ramadan, pilier de l’islam, implique une abstinence de boire et de manger du lever au coucher du soleil. Si ce rite revêt une importance spirituelle majeure pour les fidèles, il n’en demeure pas moins une période à risque pour les personnes...

Tatouage au henné : attention danger

La fin du Ramadan et la période de l’Aïd, pour les jeunes filles, une période propice pour mettre du henné sur les mains. Si certaines mères acceptent que leurs filles appliquent le henné, d’autres préfèrent se passer de cette pratique pour préserver...

Mort de Kaoutar Boudarraja : le Maroc en deuil de son animatrice star

L’animatrice, journaliste et mannequin marocaine Kaoutar Boudarraja est décédée des suites d’une maladie à l’âge de 40 ans. La nouvelle a été officiellement confirmée par ses proches.

Des médecins marocains critiqués après une vidéo (de danse) virale

La vidéo montrant une équipe médicale dans une salle d’opération en train de danser au son de la musique chaâbi en pleine intervention chirurgicale, a suscité une vive polémique au Maroc. Un professionnel donne son avis sur le sujet.

Intoxications alimentaires : le Maroc à l’épreuve de la restauration rapide

La députée Hanane Atarguine, du groupe parlementaire du Parti authenticité et modernité (PAM), a demandé au ministre de l’Intérieur de prendre des mesures pour renforcer les contrôles dans les restaurants et établissements de restauration rapide afin...

Le Maroc contraint de recruter des médecins étrangers

Face au manque structurel de médecins et d’infirmiers, le gouvernement marocain a dû adopter une stratégie globale : ouverture aux praticiens étrangers, plus de formations, nouvelles primes et réforme statutaire.

Trop gros, Yahia Attia Allah doit faire un régime

Yahya Attiat-allah, nouvelle recrue d’Al-Ahly au poste d’arrière gauche, se retrouve sous le feu des projecteurs, mais pas pour les meilleures raisons. Une prise de poids significative menace sa participation aux prochains matchs du club égyptien.

Pilules abortives : le Maroc face à un gros problème

Des associations de défense des droits des consommateurs dénoncent la promotion sur les réseaux sociaux de pilules abortives après l’interdiction de leur vente en pharmacie, estimant que cette pratique constitue une « atteinte grave à la vie » des...

Royal Air Maroc : Un bébé sauvé en plein ciel

Un bébé de 18 mois a été sauvé d’un arrêt cardiaque grâce à l’intervention rapide de deux membres de l’équipage de la Royal Air Maroc.

Maroc : des amendes jusqu’à 10 000 dirhams pour les fumeurs ?

Préoccupée par la croissance du tabagisme au sein de la société, de son impact sur la santé publique et de l’économie marocaine, le groupe du Parti de la Justice et du Développement (PJD) à la Chambre des représentants, présente une proposition de loi...