Le secteur bancaire marocain devrait reprendre des couleurs dès 2023

21 avril 2021 - 22h40 - Economie - Ecrit par : J.K

En 2020, la rentabilité du secteur bancaire a été secouée par plusieurs problèmes liés à la crise sanitaire. Pour mieux comprendre la situation, l’agence de notation Moody’s vient de publier une note sur l’état des banques marocaines.

En 2020, la hausse des dettes en souffrance, la chute des volumes de transactions et autres ont fait régresser la rentabilité du secteur bancaire marocain, fait part Moody’ Investors Service dans son rapport publié le mardi 20 avril 2020. Les quatre banques marocaines, à savoir, Attijariwafa bank, Groupe Banque Centrale Populaire, Bank of Africa – Groupe BMCE et Crédit du Maroc, ont affiché un bénéfice net global de 6,5 milliards de dirhams en 2020, contre 13,9 milliards de dirhams en 2019, soit une chute de 53 %. Eu égard à cette situation, « la rentabilité finale restera sous pression à moyen terme », a indiqué Mik Kabeya, analyste VPSenior chez Moody’s et co-auteur du rapport, soulignant que « nous prévoyons que le revenu net d’intérêts augmentera de 3 % à 5 % en 2021 par rapport aux niveaux de 2020 alors que le revenu hors intérêts poursuivra sa lente reprise mais restera limité », rapporte Ecoactu.

Cependant, il est certain que le coût du risque restera en hausse en 2021, sans pour autant atteindre le niveau de 2020. Ainsi, les banques poursuivront avec une approche prudente, afin d’atteindre le niveau d’avant crise en 2023, a souligné le rapport. Toutefois, en 2020, le secteur bancaire a enregistré une augmentation des crédits de 3,9 % contre 5,3 % en 2019, en dépit des difficultés sur le marché, mais grâce à la participation des prêts octroyés dans le cadre de programmes de soutien dont « Daman Oxygène » et « Damane Relance » mis en place par le gouvernement marocain au profit des petites et moyennes entreprises (PME) et ayant permis de consolider le revenu net d’intérêt. De plus, l’allègement des confinements en Afrique subsaharienne a permis de freiner les impacts de la pandémie.

Par ailleurs, les quatre banques ont affiché en 2020, 3,0 % comme part d’intérêts nette par rapport à 2019. De plus, l’ensemble du secteur a montré un ratio Tier 1 et un ratio de capital total de 10,1 % et 13,1 % en 2020, contre 10,4 % et 13,3 % en 2019. « Cependant, comme nous prévoyons un retour progressif à des niveaux de croissance normaux (environ 6 % en glissement annuel) et une reprise lente et régulière de la rentabilité, nous prévoyons que les niveaux de capital resteront modestes à moyen terme », conclut le rapport.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Croissance économique - Banques - Coronavirus au Maroc (Covid-19)

Aller plus loin

À cause de la crise sanitaire : l’endettement extérieur du Maroc a atteint des records

Il y a peu encore, le Maroc pouvait se réjouir d’être l’unique pays de la région à avoir préservé son « investment grade ». Mais avec la crise sanitaire, le royaume s’est vu...

Maroc : les virements bancaires instantanés effectifs en 2023

Les derniers tests sont en cours pour permettre une réception instantanée des virements bancaires pour les particuliers et les entreprises au Maroc. Le déploiement général de ce...

Plus de 17 millions de Marocains possèdent un compte bancaire

À fin 2021, 17,5 millions de personnes possédaient au moins un compte bancaire au Maroc, selon les statistiques des comptes bancaires publiées par Bank Al-Maghrib (BAM).

Bank Al-Maghrib : voici la liste des services exonérés de frais bancaires

Les Marocains disposent désormais d’une liste de 22 services bancaires de base, dont le coût est pris en charge par leur banque. Cette liste a été publiée le 31 décembre dernier...

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : les crédits "Halal" dopent l’immobilier

Les crédits immobiliers “Halal” accordés aux ménages marocains ont connu une hausse considérable, atteignant 23,1 milliards de dirhams à fin juin contre 20,3 milliards de dirhams à la même période de l’année précédente, indique Bank Al-Maghrib dans une...

Maroc : la construction se porte bien, mais...

Au Maroc, la construction connaît une embellie qui n’est pas près de s’arrêter. Les perspectives sont certes globalement positives, mais le secteur reste confronté à des défis majeurs.

La solidité des banques marocaines confirmée

Dans son rapport annuel de stabilité financière en 2023, Bank Al-Maghrib (BAM) met en avant la solidité des institutions bancaires, principale source de financement de l’économie marocaine.

Maroc : les cafés et restaurants disent non aux saisies bancaires

La Fédération nationale des associations des cafés, restaurants et unités touristiques du Maroc s’oppose à la procédure de saisie des comptes bancaires et des actifs commerciaux des professionnels, et fait un plaidoyer dans ce sens.

Maroc : Trop de centres commerciaux ?

Au Maroc, la multiplication des malls soulève des inquiétudes. Les fermetures de plusieurs franchises enregistrées ces derniers temps amènent à s’interroger sur la viabilité de ce modèle commercial.

L’Europe menace les transferts des MRE vers le Maroc

Inquiets de l’impact de la directive européenne encadrant la présence des banques étrangères sur le sol de l’Union européenne (UE) sur les flux des transferts des MRE, Bank Al-Maghrib (BAM), plusieurs banques, le ministère des Affaires étrangères et de...

L’économie marocaine a-t-elle vraiment profité de l’amnistie fiscale ?

Alors que l’amnistie fiscale visant à régulariser les avoirs liquides non déclarés a entraîné une injection de 60 milliards de dirhams dans le système bancaire marocain, les défis structurels liés à la liquidité bancaire persistent.

Amnistie fiscale au Maroc : un succès historique pour les avoirs non déclarés

Au Maroc, l’amnistie fiscale sur les avoirs non déclarés au titre de l’année 2024 permet de régulariser un montant record de 125 milliards de DH.

Le Maroc prépare les aéroports de demain

Le Maroc prévoit de se doter d’un nouveau Schéma directeur aéroportuaire national à l’horizon 2045, le dernier élaboré en 2013 étant devenu obsolète.

Appel à mettre fin à l’échange d’informations fiscales des MRE

L’Organisation démocratique du travail (OMT) a vivement critiqué la politique gouvernementale à l’égard des Marocains résidant à l’étranger, pointant du doigt une approche jugée superficielle et occasionnelle, particulièrement lors de l’accueil des MRE...