Sahara : un ancien diplomate tunisien appelle son pays à clarifier sa position

4 septembre 2022 - 19h40 - Maroc - Ecrit par : S.A

La crise diplomatique entre la Tunisie et le Maroc continue de susciter des réactions. Ahmed Ounaies, ancien ministre des Affaires étrangères tunisien, appelle les autorités tunisiennes à clarifier la position du pays sur le Sahara. La Tunisie a souvent réitéré sa neutralité, mais l’invitation du chef du Polisario Brahim Ghali à la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD) tenue à Tunis tend à prouver qu’elle a pris parti.

« Je ne dirais pas qu’il y a une crise diplomatique entre le Maroc et la Tunisie, mais plutôt un incident. Ce qui s’est passé était un ‘lapsus’, a déclaré Ahmed Ounaïes, ancien diplomate de carrière et ex-ministre des Affaires étrangères, dans l’émission Midi Show. Selon lui, « Éthiquement parlant, le Maroc devait réagir ».

À lire : Brahim Ghali à la TICAD : une diplomate tunisienne soutient le Maroc contre Kaïs Saïed

Il a rappelé que le roi Mohammed VI avait, dans un récent discours, appelé tous les pays, notamment ceux du grand Maghreb, à clarifier leur position sur la question du Sahara occidental. « La Tunisie aussi doit exprimer sa position, bien que le communiqué, publié par le ministère des Affaires étrangères le 21 août, affirme que la Tunisie tient à sa neutralité », a affirmé l’ancien chef de la diplomatie tunisienne.

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Pour sortir de cette crise diplomatique née de l’invitation du leader du Polisario Brahim Ghali à la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD) tenue les 27 et 28 août à Tunis, Ahmed Ounaïes recommande aux autorités tunisiennes de charger un diplomate de se rendre au Maroc ou d’organiser un point de presse, pour faire part de la position officielle de la Tunisie par rapport à ce qui s’est passé.

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Selon le diplomate tunisien, le président de la République, Kais Saïed, n’a pas pris parti aux dépens d’une autre. « Certes, Saïed a seulement visité l’Algérie et la Libye, mais cela ne révèle pas un problème avec le Maroc », a-t-il estimé, ajoutant qu’« il faut qu’il y ait des preuves pour dire que Saïed a pris parti ».

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