Les rives féminines de la Méditerranée

9 novembre 2006 - 22h25 - Culture - Ecrit par : L.A

On parle beaucoup de la femme méditerranéenne mais elle reste très discrète. Entre acquis et conquêtes, luttes et avancées, se dessine, en creux, une région toujours sur la brèche. Soirée spéciale sur TV5 Monde à 22h20.

Pour la troisième fois, cette année, les journalistes de TV5 Monde livrent un magazine baigné dans les eaux de la Méditerranée. Après "La jeunesse entre deux rives" et le "mélange des civilisations" (explorés en début d’année et en juin), c’est l’évolution de la société méditerranéenne, dans sa composante féminine, qui est au coeur du débat.

"Des progrès sont faits mais la femme n’est pas encore devenue l’égale de l’homme dans tous les pays de la Méditerranée. Il faut faire évoluer les textes de loi, mais aussi les mentalités. Ce sera le thème des discussions de la grande conférence ministérielle euroméditerranéenne à Istanbul les 14 et 15 novembre prochains", explique Paul Germain.
On a pu parler, à propos d’un précédent numéro de ce magazine, de ses points communs avec "Des racines et des ailes" en raison de son approche patrimoniale et historique. Mais concernant la thématique de ce soir, Femmes en Méditerranée H H, c’est à "Complément d’enquête" que le travail des journalistes de TV5 Monde fait songer.

Regards convergents
Multipliant les reportages, l’émission inaugure les débats d’Istanbul grâce au large panel d’invitées rassemblées autour du journaliste Paul Germain. Yasmine Chami, sociologue et anthropologue marocaine apporte son regard perçant et posé sur un Maroc en pleine transition tandis que Souhayr Belhassen, vice-présidente de la ligue tunisienne des Droits de l’Homme (et porte-parole de la plateforme Euromed) pointe pertinemment du doigt les difficultés, malentendus et blocages qui demeurent même dans les pays les plus à la pointe, tels la Tunisie et le Maroc.

Des errements et questionnements que Rachida Khalil, comédienne marocaine installée à Paris, aborde avec humour et pertinence dans le spectacle qu’elle vient de monter à l’Olympia. Points de vue riches et variés auxquels il convient encore d’ajouter ceux de Salima Ghezali, journaliste algérienne, de Simone Susskind, conseillère de la ministre belge de la Justice, et de Yasmina Baddou, ministre marocaine de la Famille.

Exploration en profondeur
Leurs propos éclairent des reportages ancrés dans le quotidien des femmes qu’elles soient chauffeur de taxi, ingénieur en génie civil, boulangère, islamiste (!) ou active au sein d’association venant en aide aux femmes battues et aux jeunes filles exclues du système scolaire. Car toutes se rejoignent autour d’un constat : la nécessité d’asseoir ces changements sur l’éducation afin d’éviter qu’ils restent lettre morte. Construite en spirale pour explorer les différentes strates des sociétés méditerranéennes, cette émission s’avère aussi plantureuse qu’un bon couscous, possédant tous les ingrédients pour prendre en compte une complexité qui ne doit pas rebuter mais permettre d’éviter les a priori.
Si le Maroc est souvent au coeur des comparaisons de ce soir c’est pour l’avancée "fragile mais majeure" qu’a représentée la récente réforme du Code de la famille.... Fragile, car bien que montrée en exemple, on sait l’enjeu que représentent les prochaines élections législatives dans ce pays qui pourrait vivre un nouveau raz-de-marée islamiste.

Ce soir à 22h20 sur TV5 Monde

La Libre Belgique

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Sujets associés : Droits et Justice - Télévision

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