L’Algérie a renforcé sa présence militaire près de ses frontières avec le Maroc. Plusieurs troupes bien équipées auraient été déployées vers Hammaguir, non loin de Béchar et de la frontière marocaine, pour parer à toute éventuelle escalade militaire du royaume.
Le haut commandement militaire de l’armée algérienne et le président algérien Abdelmadjid Tebboune ont étudié et approuvé ce déploiement massif des forces militaires vers les frontières marocaines, lors de leur dernier Haut conseil de sécurité « restreint » le 1ᵉʳ juin. Au cours de cette rencontre, Said Chengriha, le chef d’état-major de l’armée algérienne, a présenté au président algérien un plan d’action qui inclut un risque très élevé d’escalade militaire de la part du Maroc dès le mois de septembre, ont indiqué des sources algériennes à Maghreb Intelligence.
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Le chef de l’armée algérienne justifie ses craintes par la multiplication des attaques militaires marocaines contre les milices du Front Polisario au niveau du « mur des Sables » séparant la partie marocaine du Sahara de la zone occupée par les forces du Polisario. Chengriha évoque également l’acquisition par le Maroc auprès d’Israël de drones et de nouveaux équipements aériens de pointe pour surveiller et espionner les frontières et les forces armées algériennes.
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Le haut gradé prévoit un risque inévitable de télescopage entre les moyens de défense anti-aérienne algériens et les drones armés marocains, ainsi qu’une intensification des combats entre le Polisario et les forces armées marocaines, l’accord de cessez-le-feu ayant été rompu depuis novembre 2022. Ces attaques militaires contre le Polisario pourraient conduire le Maroc à cibler des sites proches des frontières algériennes, craint le chef de l’armée algérienne qui annonce le cas échéant des ripostes précises. Pourtant, un conflit armé entre le Maroc et l’Algérie plongerait tout le Maghreb dans une crise inédite.