Un diplomate algérien accuse le Maroc de créer « une situation fragile »
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Jeune Afrique a consacré un article aux tensions de longue date entre le Maroc et l’Algérie au sujet de la question du Sahara. L’hebdomadaire panafricain se demande si l’on s’achemine vers un conflit ouvert entre les deux pays.
« Les relations entre les deux ’pays frères’ n’ont jamais été un long fleuve tranquille. Mais depuis quelques mois, la froideur a laissé place à une franche hostilité. Principale cause : la sempiternelle question du Sahara occidental », résume Jeune Afrique. L’hebdomadaire panafricain a fait remarquer que le Maroc a un coup d’avance sur l’Algérie dans ce dossier vieux de 30 ans. Les exploits diplomatiques du royaume sont légion.
Le 10 décembre 2020, l’ancien président des États-Unis, Donald Trump avait signé un décret portant reconnaissance américaine de la souveraineté marocaine sur le Sahara en échange de la normalisation des relations diplomatiques entre le royaume et Israël. Autre exploit diplomatique : plusieurs pays africains ont ouvert leurs consulats au Sahara. Ces exploits ont agacé l’Algérie et son protégé, le Polisario.
Pendant que la diplomatie marocaine réalise des exploits, la diplomatie algérienne perd de son influence. « Au sein même de l’Union africaine, le quasi-monopole algérien sur la Commission paix et sécurité, qui lui permettait d’agiter la question sahraouie à chaque réunion de l’organisation panafricaine, est désormais de l’histoire ancienne », souligne l’auteur de l’article.
« Alors, c’est maintenant sur le terrain militaire que se déploie cet antagonisme de presque cinquante ans. Depuis l’évacuation mi-novembre par les forces marocaines du point de passage de Guerguerat, bloqué plusieurs semaines durant par des indépendantistes sahraouis, c’est à nouveau, si l’on en croit ces derniers, la guerre entre Rabat et le Polisario. Pas une semaine ne passe sans que le Front, systématiquement relayé par Algérie Presse Service (APS), n’annonce une attaque contre le mur de défense marocain, sans qu’il soit possible de distinguer la part de réalité et d’intoxication », note la publication.
Jeune Afrique est persuadé que ni l’Algérie ni le Maroc ne veulent d’un conflit ouvert aux conséquences immanquablement catastrophiques pour les deux pays. « Mais l’histoire démontre que les États n’ont pas toujours une maîtrise absolue de leur propre niveau d’agressivité : une escalade d’abord contrôlée a bien vite fait de dégénérer », analyse la publication.
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