Agadir : prison ferme pour une richissime mendiante ... et MRE
À Agadir, une mendiante possédant des biens immobiliers, deux villas et un compte bancaire bien garni, a écopé de six mois de prison ferme.
Le niveau de pauvreté et de vulnérabilité n’a pas baissé au Maroc. En 2022, il est revenu à celui enregistré en 2014, selon une note du Haut-Commissariat au Plan (HCP) publiée en octobre dernier. Une situation qui contribue à la hausse de la mendicité dans le pays.
Dans cette note intitulée « Évolution des inégalités sociales dans un contexte marqué par les effets de la covid-19 et de la hausse des prix », le HCP a révélé que près de 3,2 millions de personnes supplémentaires ont basculé dans la pauvreté (1,15 million) ou dans la vulnérabilité (2,05 millions) en 2022, favorisant la pratique de la mendicité au Maroc, une « profession » illégale qui peut rapporter jusqu’à 27 milliards de dirhams par an, selon les estimations de Nouzha Skalli, ancienne ministre du Développement social, de la famille et de la solidarité.
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Une campagne a été récemment lancée sur les réseaux sociaux contre la mendicité, un phénomène qui prend de l’ampleur dans le royaume. Les initiateurs appellent les citoyens à faire œuvre de charité envers ceux qui sont vraiment dans le besoin plutôt qu’envers ceux qui pratiquent la mendicité, considéré comme un crime selon le Code pénal et puni d’un emprisonnement d’un mois à six mois. « La mendicité et un phénomène inquiétant et est, telle une épidémie, contagieuse », déclare à Hespress, Mohamed El Nouhaili, un militant des droits civils et humains.
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L’activiste estime que la mendicité contribue à « l’enrichissement illégal » et appelle les autorités à « faire respecter la loi, et à ne pas tolérer ces gens » qui donnent une « mauvaise image » du royaume. À l’en croire, « certains d’entre eux réalisent des revenus supérieurs à 500 dirhams par jour, ce qui est un montant que même des employés ne perçoivent pas ». Ces mendiants utilisent « un ensemble de formes de fraude », prétextant d’un handicap ou demandant à acheter un médicament spécifique, ou se présentant comme des veuves, ce qui « remet en cause le système de protection sociale », souligne l’activiste.
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El Nouhaili n’a pas manqué de dénoncer « l’exploitation des enfants et la traite des êtres humains » dans la mendicité, un fléau qui selon lui « développe la misère, la fragilité et diminue la valeur du travail ». Au cours de l’année 2021, 28 597 cas ont été enregistrés et 32 669 personnes dont 2 975 étrangers ont été arrêtées pour mendicité, selon les données du ministère de l’Intérieur. En 2022 (1ᵉʳ janvier au 15 août), un total de 2 425 cas ont été enregistrés et 28 769 personnes dont 2408 étrangers ont été arrêtées. Pour lutter contre ce phénomène, des caméras de surveillance sont installées dans les rues.
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