Après une attaque en France, les mosquées protégées par la police

La sécurité autour de toutes les mosquées de France sera renforcée, a annoncé dimanche Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur. Une mesure prise après le meurtre d’un jeune Malien, poignardé à mort vendredi dans une mosquée du Gard.

Dans une intervention sur BFMTV, Bruno Retailleau a assuré avoir instruit « dès vendredi » le préfet du Gard de renforcer la sécurité autour des mosquées sur son territoire, ainsi que tous les préfets aux fins que « toutes les mosquées en France soient davantage protégées qu’elles ne le sont ». La mesure intervient après le meurtre d’un fidèle dans la mosquée de La Grand-Combe, dans le Gard. La victime, Aboubakar Cissé, un jeune Malien d’une vingtaine d’années, a été poignardée à mort vendredi par un jeune homme de même âge, considéré comme « extrêmement dangereux » et soupçonné de récidive. Il est toujours en fuite, informe 7sur7.

Le drame a suscité une vague de réactions de la part des autorités au plus haut niveau. « Le racisme et la haine en raison de la religion n’auront jamais leur place en France », a indiqué Emmanuel Macron dans un post sur X. Tout en exprimant « le soutien de la Nation » à la famille de la victime et « à nos compatriotes de confession musulmane », le chef de l’État français a saisi l’occasion pour réaffirmer que « la liberté de culte est intangible ». Les habitants de la commune, encore sous le choc, ont organisé une marche blanche pour rendre un dernier hommage à la victime.

Plus d’un millier de personnes ont pris part à cette marche qui s’est déroulée entre la mosquée Khadidja, lieu du drame, et la mairie de la commune. Participant à cette marche, Abdallah Zekri, recteur de la mosquée de la Paix à Nîmes, a exprimé son « sentiment de colère et de haine à l’égard de ceux qui ont commis ce crime », dénonçant la montée inquiétante de l’islamophobie. « Du matin au soir, vous allumez la télévision, qu’est-ce que vous entendez, l’islam, les musulmans, les migrants, les OQTF, il n’y a que ça », a-t-il pesté.

Selon les premiers éléments de l’enquête, le meurtrier répond au nom d’Olivier A. Né à Lyon en 2004 et de nationalité française, il serait d’origine bosnienne. Le jeune homme est un sans-emploi et n’a pas de casier. Les enquêteurs confirment qu’il est « potentiellement extrêmement dangereux » et soulignent l’urgence de son interpellation avant qu’il ne fasse de nouvelles victimes. Dans une vidéo réalisée après son meurtre, le jeune homme, dans des « propos décousus », semble « manifester son intention de recommencer », a fait savoir samedi le procureur. « Je l’ai fait, (…) ton Allah de merde », a-t-il répété à deux reprises dans la vidéo.