Abdelkrim Grini, procureur français d’origine marocaine

D’origine marocaine, Abdelkrim Grini, 54 ans, est le procureur qui a dirigé les trois premiers jours d’enquête après le meurtre d’Aboubakar Cissé, un Malien poignardé à mort dans une mosquée du Gard.

C’est le premier procureur de France d’origine marocaine. Né au Maroc, Abdelkrim Grini a grandi à Montpellier, dans le quartier populaire de la Mosson, connu sous le nom de la Paillade. Il a été titulaire d’une carte de séjour pendant trois ans et demi, avant d’obtenir sa naturalisation à ses 19 ans. « À 20 ans, soit je mettais le feu aux discothèques qui me refusaient l’entrée. Soit, je faisais des études pour apprendre la loi et faire valoir mes droits », confie-t-il à Radio France. Grini a fait le choix de poursuivre ses études en droit et est devenu avocat à 25 ans.

Après quelques années de pratique, il abandonne le barreau pour la magistrature. Ces quinze dernières années, il a été substitut à Bobigny, puis procureur à Roanne. Depuis un an, il est procureur à Alès. En cette qualité, il s’est saisi de l’affaire du meurtre atroce du Malien qui a été poignardé à mort (57 coups de couteau d’après l’autopsie) dans une mosquée du Gard. « C’est un beau parcours, non ? J’ai pensé à lui en entendant hier matin (lundi, NDLR) sur une chaine info qui commentait ce crime, que les sociétés multi-ethniques sont multi-violentes, que c’est forcément la guerre de tous contre tous ».

Abdelkrim Grini poursuit : « Et j’ai pensé à tous les musulmans de France, parce que c’était un jour ordinaire sur cette même chaine info CNews qui, selon ses bandeaux placés en bas de l’écran et compilés par le collectif Sleeping Giants, a traité de l’immigration l’an dernier 328 jours et de l’islam 334. Et pas en bien, croyez-moi. 334 jours sur 365 ! » Quoi qu’il en soit, le procureur d’origine marocaine se dit « fier de servir la justice et de la rendre, au nom du peuple français ».