Un spécialiste des voyages a prodigué sur ses réseaux sociaux des conseils aux voyageurs prévoyant de se rendre au Maroc, leur recommandant entre autres d’éviter de prendre des photos sans autorisation ou de boire de l’eau du robinet.
Circulez, il n’y a rien à voir. Même s’il est encore tôt pour mesurer un éventuel impact des attentats de Casablanca et d’Alger sur les réservations des touristes ou sur l’intention de se rendre en Afrique du Nord, les professionnels du secteur ne tiennent pas à agiter le chiffon rouge.
Et pour cause, le Maroc et la Tunisie représentent la première destination touristique des Français partant en vacances en dehors de l’Europe. En 2005, le Maroc et la Tunisie enregistraient chacune environ un million de séjours de touristes français (chiffres de la Direction du Tourisme) et depuis, ces destinations enregistrent des progressions à deux chiffres.
"Face à ce genre d’événements, on préfère ne pas en rajouter et ne pas susciter chez les gens, des questions qu’ils ne seraient pas forcément posées d’eux-mêmes", estime-t-on à la Snav (syndicat national des agences de voyages). Idem au Ceto, (Centre d’étude des tours opérateurs), le silence est de rigueur. Et ceux qui s’aventurent à prendre la parole juge que les attentats n’auront vraisemblablement pas d’impact. "Casablanca n’est pas une destination touristique et la cible des kamikazes ne concernait pas non plus des hôtels ou des lieux fréquentés par des étrangers", estime un professionnel qui a souhaité conserver l’anonymat. "Si les explosions avaient eu lieu à Marrakech ou à Agadir, la réaction n’aurait pas été la même", poursuit-il.
Les touristes se sont adaptés
"Si j’étais un tour-opérateur, ce n’est pas ce que je dirais parce que l’on n’est pas à l’abri d’un malheur, même si la police touristique marocaine est extrêmement bien organisée", estime l’économiste Nicolas Bouzou, responsable du cabinet de conseil Astérès. Selon ce dernier, le tourisme représente 10% à 15% du PIB marocain. Un ralentissement de ce secteur d’activité serait un véritable revers pour l’économie marocaine "qui est en plein développement", juge Nicolas Bouzou.
Toutefois, les attentats dans cette région du monde ne se sont pas forcément traduits par une désaffection des touristes français : les actes terroristes commis en 2005 à Charm-El-Cheikh en Egypte sur des hôtels ne se sont pas accompagnés par une baisse de la demande de la destination. La destination était repartie très vite, selon la direction du tourisme. Du côté des professionnels, on note que, depuis le 11 septembre 2001, les vacanciers ont intégré la menace terroriste dans leur choix et que cela n’avait pas profondément modifié la carte des destinations préférées. Un attentat au Maroc ne veut pas dire qu’il y en aura d’autres qui suivront et d’autres lieux jusqu’à présent épargnés ne le seront pas forcément toujours.
"Ce qui n’est pas bon signe dans les attentats de Casablanca, c’est que cela signifie que les réseaux terroristes sont implantés des les quartiers populaires de la ville et c’est inquiétant", note Nicolas Bouzou. Selon ce dernier, c’est peut-être moins le tourisme que l’implantation d’activité qui pâtira des actions terroristes. "Dans les prochains jours, un grand centre doit ouvrir ses portes près de l’aéroport de Casablanca où seront installées les équipes délocalisées d’entreprises étrangères et notamment française". Le Maroc compte beaucoup sur ce secteur d’activité pour conforter sa croissance.
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