L’élargissement de l’autoroute Casa-Rabat démarrera au 1er trimestre 2009

9 septembre 2008 - 13h01 - Maroc - Ecrit par : L.A

Il était temps ! Les travaux d’élargissement de l’autoroute Casablanca-Rabat, qui devaient initialement être entamés au cours de l’année 2008, seront finalement lancés au courant du premier trimestre 2009, rassure-t-on auprès de la société des Autoroutes du Maroc (ADM). Déjà, des petits travaux d’aménagement (défrichement, terrassement) des terrains commenceront incessamment pour qu’à l’échéance prévue les travaux aillent plus vite.

L’aménagement de cette autoroute en 2 fois 3 voies, au lieu de 2 fois 2 actuellement, consiste en fait à rajouter une voie supplémentaire de 3,5 mètres à l’intérieur dans chaque sens de la circulation pour faire face au risque de congestion que connaît déjà cette autoroute au niveau de certains points et à certaines heures de la journée. L’élargissement de l’intérieur signifie que l’on va gagner les voies supplémentaires sur le terre-plein central dont la largeur actuelle est de 20 mètres. Celle-ci sera réduite à 12 mètres une fois les travaux achevés.

Il faut signaler qu’au niveau des quatre ponts enjambant les oueds, l’élargissement se fera par l’extérieur, ce qui nécessitera donc la construction de viaducs supplémentaires. Il s’agit des ponts de l’oued El Maleh qui rejoint le littoral de Mohammédia (Mohammédia Ouest), de Oued Nfifikh qui se déverse aussi dans l’Atlantique au niveau du lieu dit Pont Blondin (Mohammédia Est) et des ponts traversant les oueds Cherrat au niveau de Bouznika et Ykem au niveau de Skhirat.

Il est prévu également des réaménagements des 8 échangeurs existants (Hay Ryad, Témara, Aïn Atiq, Skhirat, Bouznika, Mohammédia Est et Ouest, Aïn Harrouda), ainsi que la construction d’un neuvième échangeur entre ceux de Mohammédia Est et Ouest pour faire face au trafic entrant et sortant que connaît la ville.

Les études d’impact mettent en garde contre les risques de pollution

Il faut dire que cet élargissement s’imposait. A certaines heures de la journée, le parcours des 63 km du tronçon séparant l’échangeur de Aïn Harrouda (début de l’autoroute) et Témara (fin de la section) prend un temps anormalement long. Pratiquement 45 minutes pour une route sur laquelle la vitesse limite est quand même de 120 km/h. Selon les études réalisées par ADM, la congestion est prévisible à l’horizon 2010 déjà. Au cours du mois d’avril dernier, par exemple, ce sont 44 500 véhicules qui ont emprunté chaque jour l’autoroute et, en certains points, notamment la barrière de péage pleine voie, le taux de saturation est élevé, ce qui rend cet élargissement impératif. La saturation du trafic, à l’échéance 2010, varierait, selon les endroits, de 2 à 5 heures par jour, sachant que le trafic augmente en moyenne de 14% par an.

Si le planning d’exécution de ce projet de 58 km n’est pas encore établi avec précision (sur le site d’ADM on parle de deux ans), en revanche, le coût de l’aménagement est connu et devrait se situer autour de 800 MDH. ADM, nous dit-on, est en train de travailler sur les montages financiers avec les bailleurs de fonds.

Cela dit, et hormis la nécessité de désengorger un axe vital pour le trafic routier du pays, les études d’impact réalisées tirent la sonnette d’alarme quant à l’effet sur l’environnement. En effet, sur cet axe où l’urbanisation se fait à un rythme accéléré, il existe de nombreuses carrières abandonnées qui ont été transformées en décharges sauvages.

Ainsi, l’étude d’impact sur l’environnement signée Scetauroute International, Jean Muller international, Team Maroc et Conseil ingénierie développement Maroc (CID) insiste sur ce point. En effet, en plus des quatre oueds cités, il existe de nombreux petits oueds à écoulement temporaire, dont l’embouchure est souvent située au niveau des zones de baignade, auprès desquels on trouve aussi des campings. L’étude souligne que la région constitue une zone à la flore et à la faune exceptionnelles qu’il faut sauvegarder, surtout qu’il s’agit là de la région la plus urbanisée du Maroc, avec 94% de sa population vivant dans les villes.

Les experts formulent des recommandations strictes pour la durée des travaux afin d’éviter les nuisances, tant pour les zones agricoles qui bordent la voie (interdiction de brûlage des souches ou tout autre déchet à proximité des espaces boisés, pas de déviation d’engins en dehors des emprises du projet, arrosage des pistes du chantier aux abords des zones agricoles les plus sensibles...) que pour les riverains.

Source : La vie éco - M. M.

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