Les champions de la bourse de Casablanca

21 juillet 2011 - 14h50 - Economie - Ecrit par : J.L

Leurs fortunes sont souvent entourées de mystères qui alimentent les débats des salons feutrés des milieux de la finance au Maroc. Ils sont pour la plupart héritiers d’entreprises familiales ayant vu le jour après l’indépendance du Maroc. Aujourd’hui, ils sont les champions de la bourse de Casablanca et brassent des milliards de dirhams.

Avec 31 milliards de dirhams, Anas Sefrioui, patron du groupe immobilier Addoha, détient la plus grosse fortune cotée à la bourse de Casablanca. Sa fortune est estimée à 2,5 milliards de dollars, il contrôle également de nombreux autres investissements.

Corral Morocco Holdings AB, filiale marocaine du groupe saoudien Corral Petroleum Holding AB, appartenant à l’homme d’affaires saoudien, Sheikh Mohammed Houssein Al Amoudi, contrôle lui 67% de l’unique véritable raffineur du pays "Samir" introduit en bourse en 1996, soit environ cinq milliards de dirhams.

Le groupe de Mohamed Alami Nafakh-Lazrak, Alliances Développement Immobilier (ADI), qui avait dès son introduction en bourse en 2008 un potentiel de croissance de 160%, dispose de quelque 4,86 milliards dirhams au sein de celle-ci.

Moulay Hafid Elalamy, prédateur de la finance au flair infaillible, détient lui 2,64 milliards de dirhams dans le marché financier marocain, à travers sa holding Saham. L’homme plutôt discret , aime le défi dans son business et investit toujours dans les créneaux qui rapportent le plus et le plus vite.

Mohamed Hassan Bensalah, PDG de la Holding Holmarcom, entreprise familiale héritée en 1993 alors qu’il n’avait que 23 ans, pèse aujourd’hui en bourse 2,4 milliards dirhams, chiffre qui ne représente que la participation de deux entreprises du groupe familial propriétaire entre autres des assurances Atlanta, Air Arabia Maroc, Sanad, les eaux minérales Oulmès, Somathes, Orbonor et Compto.

Saïd Alj, l’homme qui n’aime pas les symboles de richesse, est décrit comme quelqu’un de très modeste par ses collaborateurs. Le patron de la holding Sanam, propriétaire d’une fortune boursière estimée à 2,25 milliards dirhams et dont les principales filiales sont Unimer-VCR et Stokvis, a réalisé un chiffre d’affaires de 3,7 milliards dirhams en 2010.

La fortune boursière de Moulay Slimane Cherkaoui, fils de la princesse Lalla Malika, tante paternelle du Roi Mohammed VI, dépasse elle les deux milliards de dirhams, dont l’essentiel des bénéfices sont tirés de son groupe Auto Hall qui s’étend sur tout le Maroc.

Othman Benjelloun, richissime patron de FinanceCom et PDG de la Banque Marocaine du Commerce Extérieur (BMCE Bank), ne dispose lui "que" de 1,7 milliard de dirhams à la bourse de Casablanca. Ce chiffre ne refléterait toutefois pas la valeur réelle des participations de Benjelloun sur le marché financier marocain pour la simple raison qu’il n’est pas un investisseur direct dans la BMCE Bank.

Akwa group avec 1,6 milliard de dirhams en bourse, est aujourd’hui leader national de la distribution de carburants et de gaz au Maroc. L’entreprise fondée dans les années trente par les défunts Ahmed Ouldhadj Akhannouch et Ahmed Wakrim et dont les fils Aziz Akhannouch et Ali Wakrim avaient repris le flambeau dans les années 1990, contrôlerait la politique énergétique du pays et est actuellement piloté par Ali Wakrim.

Les chiffres des fortunes boursières marocaines rapportés par le magazine marocain Challenge Hebdo, brossent un tableau des fortunés marocains qui ont réalisé des ascensions fulgurantes durant cette dernière décennie, grâce à l’ouverture économique récente du pays, mais aussi en raison des mariages de raison entre le pouvoir et le monde de la finance.

Au Maroc, la politique et la finance ont souvent rimé ensemble pour créer des empires financiers colossaux bien implantés dans le tissu économique national. Certains industriels marocains ont ainsi profité des largesses de l’Etat, quand le Royaume nationalisait les entreprises et les terres agricoles qui appartenaient aux colons français.

D’autres au sommet de leur gloire aujourd’hui, ont compris très tôt les changements que connaîtrait l’économie marocaine après l’indépendance du pays et ont construit de puissants groupes et, plus important encore, ont formé leur progéniture dans les plus grands instituts et universités mondiales. Ces héritiers sont aujourd’hui les enfants terribles de la finance au Maroc.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Saïd Alj - BMCE Bank - Addoha - Aziz Akhannouch - Moulay Hafid Elalamy - FinanceCom - Othmane Benjelloun - Anas Sefrioui - Groupe Holmarcom - Saham - Mohamed Alami Nafakh-Lazrak - Alliances Développement Immobilier - Mohamed Hassan Bensalah - Sanam Holding - Moulay Slimane Cherkaoui - Lalla Malika - Auto Hall - Akwa group

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : de grands pas vers l’officialisation de l’amazigh

Le gouvernement d’Aziz Akhannouch franchit de grands pas vers l’officialisation de l’amazigh, mais des efforts considérables restent à fournir pour que la langue retrouve sa place qui lui est échue.

Total Mauritanie dans le giron du groupe marocain Akwa Africa

Le rachat par Akwa Africa, filiale du groupe Akwa, holding du chef du gouvernement marocain, de la filiale mauritanienne du groupe énergétique français TotalEnergies sera bientôt officialisé. Au Maroc, le Conseil de la concurrence a donné carte blanche...

Maroc : la grande réforme du Code de la famille est lancée

Suite aux instructions du roi Mohammed VI, le gouvernement d’Aziz Akhannouch s’active pour la réforme du Code de famille.

La CTM rachète Africa Morocco Link

Le groupe d’Othman Benjelloun, O Capital Group, redistribue les cartes dans le secteur du transport maritime marocain. La Compagnie de Transports au Maroc (CTM) s’empare en effet de la participation majoritaire (51 %) d’Africa Morocco Link (AML)...

Séisme au Maroc : les banques versent 850 millions de dh, Akwa Group 600 millions

Le Groupement Professionnel des Banques du Maroc (GPBM) vient de faire un geste conséquent pour venir en aide aux victimes du récent séisme qui a frappé le pays. C’est également le cas pour Akwa Group.

Maroc : du changement dans le paiement des factures d’eau et d’électricité

Le gouvernement d’Aziz Akhannouch poursuit le chantier de modernisation des services publics. Le paiement des frais d’eau et d’électricité aura des nouveautés à partir du 1ᵉʳ janvier 2024.

Société Générale Maroc officiellement racheté

La Société Générale a annoncé vendredi 12 avril la cession de ses filiales marocaines, Société Générale Marocaine de Banques (SGMB) et La Marocaine Vie, au groupe Saham pour un montant total de 745 millions d’euros. Cette opération s’inscrit dans le...

Les agences bancaires marocaines en voie de disparition

Bank al-Maghrib a annoncé la diminution du nombre total des agences bancaires sur le territoire du royaume, passant de 5 914 en 2022 à 5 811 en 2023.

La chanteuse Fatima Tabaamrant menacée par un salafiste

Alors qu’elle fait l’objet d’attaques verbales de la part d’un prédicateur salafiste, l’icône de l’art amazigh, Fatima Tabaamrant, ancienne députée RNI, vient de recevoir le soutien du parti d’Aziz Akhannouch.

Aziz Akhannouch a perdu 200 millions de dollars en 7 mois

La crise touche également les milliardaires. Le Chef du gouvernement marocain, Aziz Akhannouch, l’une des plus grandes fortunes du pays, a perdu quelque 200 millions de dollars en 7 mois.