Chirurgie plastique : La beauté à tout prix

22 septembre 2007 - 02h17 - Maroc - Ecrit par : L.A

Rhinoplastie par ci, implants mammaires par là, en passant par la très fameuse liposuccion. C’est devenu de véritables fantasmes chez beaucoup de jeunes femmes marocaines qui ne se contentent plus d’être à la mode, mais veulent à tout prix posséder le corps de la star de l’année !

Révolue l’époque où la chirurgie esthétique était l’apanage des chanteuses défilant en boucle sur les chaînes musicales américaines ou européennes. Les temps ont changé et les habitudes aussi. Ces dernières années, les cliniques privées de chirurgie plastique poussent comme des champignons dans notre pays et offrent le même luxe et le même confort qu’à l’international. Seule différence ? : nos tarifs sont indéniablement plus alléchants et exhortent ainsi les touristes européens à se refaire une beauté « made in Morocco ». Les jeunes Marocaines ne sont pas en reste. Celles-ci sont prêtes à se priver de certains besoins nécessaires rien que pour s’offrir le corps que possède leur star fétiche. « Je ne suis pas du tout satisfaite de mon corps, je ressemble plus à une limande qu’à une femme, cette année j’ai décidé de travailler dans un centre d’appel matin et soir, rien que pour m’offrir une vraie poitrine », nous avoue anxieusement cette jeune diplômée en littérature française.

Si vous pensez que cette pratique à tout d’un comportement absurde, sachez que nombreuses sont les jeunes filles qui iraient jusqu’à la qualifier « d’ordinaire », même si on ne va pas encore chez un chirurgien plasticien comme on irait chez son dentiste. « Je ne vois aucun mal à m’offrir un joli corps, ce serait pour moi un soulagement psychologique qui me permettrait notamment de me focaliser sur autre chose. Et l’essentiel, c’est que cela me redonnera confiance en moi », témoigne Leïla, qui, elle aussi, est tentée par une poitrine à la Pamela Anderson. Les hommes, eux, ne boudent pas vraiment les cliniques et hôpitaux de chirurgie esthétique. Ils représentent
un peu plus que 10 % de la clientèle sur l’axe Casablanca-Rabat. Cependant, ils seraient plutôt concernés par la chirurgie réparatrice.

Le prix de la beauté

Si cette réalité semble être bonne à entendre, elle ne fait pas l’unanimité pour autant. Adil, un jeune étudiant se révolte : « Il y a des gens qui meurent de faim ou qui passent la journée avec moins de 10 dirhams et d’autres qui se font charcuter pour des sommes colossales. Je trouve navrant, cette indifférence des riches à l’égard des pauvres ». Il faut souffrir pour être belle. Cet adage n’a jamais été aussi vrai qu’aujourd’hui, puisque désormais, la beauté vaut des millions. Voici les tarifs pour une opération esthétique au Maroc dans une clinique privée : Le prix d’une implantation mammaire varie de 22 000 à 25 000 dirhams. Un lifting visage coûte entre 18 000 et 25 000 dirhams. Une rhinoplastie, entre 5000 et 10 000 DH. Bref, les plus courageux franchissent facilement le pas et les plus riches ne sont aucunement rebutés par ces prix, mais appréhendent plutôt que l’opération soit douloureuse !

Tourisme esthétique

La chirurgie plastique n’a pas tardé à faire du Maroc un eldorado esthétique. Ainsi, des touristes venus de tous bords affluent en nombre accru dans nos cliniques spécialisées en chirurgie esthétique. A leur arrivée au Maroc, une voiture les attend à l’aéroport ainsi qu’un assistant qui les accompagnera tout au long de leur séjour. Ils sont souvent conduits à Rabat ou à Casablanca vers un hôtel dans un premier temps, puis à la clinique pour une visite « pré-opératoire ». Les services proposés par la clinique sont légions : repos à l’hôtel avant et après l’intervention, avec visite guidée de la ville et de ses monuments, des activités sportives, et enfin des séances de SPA et autres soins de beauté. Le tout, pour un prix nettement inférieur à celui pratiqué dans un pays occidental, offrant les mêmes services.

Quelques éléments pour comprendre

L’image de soi est un élément important de l’équilibre psychologique. L’apparence conditionne en effet le premier jugement que l’on se fait d’une personne, le regard de l’autre est un « reflet ».
La chirurgie plastique a donc un grand rôle dans la guérison de maladies ou d’accidents défigurants.

Mais elle peut aussi être voulue non pas en tant que soin réparateur, mais par volonté de changer d’apparence. C’est alors un problème qui peut être complexe ? : une personne est-elle « mal dans sa peau » parce que son apparence ne correspond pas à son idée, ou bien la personne attribue-t-elle son mal-être à son apparence, alors qu’il a une autre cause ?

Techniques chirurgicales

• La cicatrisation dirigée : Les pertes de substances (morceaux de chair ayant disparu) causées par la chirurgie, ne sont pas systématiquement remplacées pour diverses raisons. On laisse alors la peau se reformer seule, seulement facilitée par quelques pansements qui protègent la zone en cours de cicatrisation contre d’éventuelles infections. Dans une faible mesure, ces pansements peuvent diriger la cicatrisation.

• Les greffes cutanées : Les greffes le plus souvent pratiquées sont les auto-greffes, c’est-à-dire que la peau est prélevée sur le patient et utilisée sur ce même patient. On dispose de plusieurs épaisseurs de coupe possible pour la peau.

• La greffe de peau mince : on prélève à l’aide d’une sorte de rasoir géant l’épiderme et la partie superficielle du derme, car seules les cellules basales de l’épiderme peuvent survivre et se multiplier : pour les emporter, il faut prendre une partie du derme sous-jacent. La cicatrisation de la zone donneuse se fait à partir des enclaves épidermiques du derme (follicules pileux, glandes sébacées et sudoripares).

• La greffe de peau mince en filet : selon le même procédé que précédemment, mais au lieu de poser la peau directement sur l’endroit à couvrir, on perfore le greffon de peau afin de lui donner un aspect de mailles qui sera ainsi extensible.

• La greffe de peau totale : toute l’épaisseur de la peau est emportée, le prélèvement se fait par section au bistouri d’une certaine surface de peau. La surface donneuse est alors suturée (on referme la plaie créée en suturant les deux bords de la plaie), car elle ne peut plus cicatriser d’elle-même. Le bout de peau récupéré est alors débarrassé de la graisse de l’hypoderme afin que le greffon ait le plus de chance d’adhérer à la surface receveuse.

Gazette du Maroc - Houda Belâbd

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