Les Marocains forment la troisième plus importante « communauté » de djihadistes en Syrie, selon un récent rapport de The Soufan Group. La première place est occupée par la Tunisie et la seconde par l’Arabie Saoudite. Et il n’y a pas que des musulmans qui participent.
Avec 1500 djihadistes en Syrie, le Maroc dépasse largement plusieurs autres pays dont la Russie, qui compte 800 djihadistes, et la France qui en compte 700. Notons que la France est le pays occidental dont sont partis le plus grand nombre de djihadistes. Elle est suivie de la Belgique et de l’Australie qui, chacun, comptent 200 combattants.
Par contre, la Tunisie « fournit » deux fois plus de combattants que le Maroc. En effet, les combattants tunisiens en Syrie sont de l’ordre de 3000 combattants. La Tunisie est, avec ce nombre, le pays d’où émanent le plus de combattants étrangers. Elle est directement suivie de l’Arabie Saoudite, avec 2500 combattants, puis du Maroc.
Pour l’anecdote, Singapour compte un seul combattant djihadiste en Syrie. Le nombre de combattants Suisses, pour sa part, se compte sur les doigts de la main : Exactement dix. L’un d’eux, un ex-sergent de l’armée helvétique, est chrétien. Il paraît, selon le rapport, qu’il a rejoint une milice chrétienne.
Le pays qui compte le plus de musulmans au monde, l’Indonésie (12,7% des musulmans de la planète), compte entre trente et soixante djihadistes, c’est-à-dire 50 ou 25 fois moins que le Maroc. Les deux autres pays qui dénombrent le plus de musulmans, le Pakistan (11.0%), l’Inde (10.9%) et le Bangladesh (9.2%), ne recensent officiellement aucun djihadiste en Syrie, selon le rapport. Mais certains djihadistes sont originaires du Pakistan et du Bangladesh, à l’en croire le rapport qui ne cite pas leur nombre et affirme avoir tiré cette conclusion à partir de commentaires d’officiels et de « preuves dévoilées par les médias sociaux ».
En tout, selon le rapport, « il serait raisonnable d’affirmer qu’il y a 12000 djihadistes étrangers en Syrie ». Donc, le Maroc a pourvu à environ 10% de ce nombre et plus de 58% des djihadistes viennent du Maroc, de la Tunisie et de l’Arabie saoudite réunis.
Le rapport de 33 pages concerne également nombreux aspects, outre le nombre et l’origine des djihadistes étrangers en Syrie. Il indique par exemple que les nouvelles recrues n’ont quasiment aucune expérience de la guerre avant leurs arrivées. Certains sont d’abord entraînés en Libye, avant d’être envoyés au front. En outre, toujours à titre d’exemple, le rapport souligne que 6% des recrues venant d’occident sont « fraîchement reconverties ».
En effet, selon le site algérien Elwatan qui abordait la question du "profil" des djihadistes partis de France : « Pour ce qui est des djihadistes (français) dont les familles sont musulmanes, celles-ci représentent 19% (6,7 se disant pratiquantes, et le reste, à savoir 13,3, non pratiquantes).
Pour les autres origines religieuses des convertis à l’islam devenus djihadistes, ils sont juifs pratiquants à 3,3%, juifs non pratiquants au même pourcentage de 3,3%, d’origine catholique à 3,3%, et enfin bouddhiste à 6,7% ». Les 6% de fraîchement reconvertis paraissent même infimes devant la déclaration d’El Watan, qui est axée exclusivement sur les djihadistes français : 81% de nouveaux "arrivants" dans l’Islam.
Le centre de recherche stratégique domicilié à New York, The Soufan Group (TSG) est un centre de recherche stratégique basé aux USA, à New York précisément. TSG est spécialisé dans les analyses sur la sécurité et les renseignements internationaux.
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