L’assaut meurtrier de Melilla continue de faire l’actualité, près de cinq mois après sa survenue. Selon un documentaire de la BBC diffusé le 2 novembre dernier, des migrants seraient morts du côté espagnol de la frontière, une thèse rejetée par les autorités espagnoles qui ont toujours affirmé que les incidents se sont déroulés du côté marocain de la frontière. Dans cette enquête, la chaîne britannique montre que certains migrants sont morts sur le territoire espagnol, que la police marocaine a arrêté des migrants du côté espagnol de la frontière et des migrants morts du côté espagnol ont été transférés de l’autre côté de la frontière.
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Selon le ministère espagnol de l’Intérieur, les incidents ont eu lieu dans une « zone communautaire », où la Garde civile et la police marocaine peuvent agir. Un avis que ne partagent pas certains députés espagnols qui assurent que les faits se sont déroulés sur le territoire espagnol. Des gardes civils ont déclaré à EFE que l’avalanche a commencé sur le sol espagnol et que les migrants ont fait preuve d’une rare violence, blessant certains agents à coups de pierre. À en croire ces derniers, aucun des migrants n’est mort du côté espagnol de la frontière.
Lors d’une conférence de presse tenue ce 24 juin à Bruxelles, le président de Melilla a salué la collaboration des forces de sécurité marocaines et espagnoles pour tenter d’empêcher cet assaut « violent » de migrants dans la ville. Le ministre de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, a expliqué en septembre que la réaction des forces de sécurité espagnoles et les moyens utilisés étaient « appropriés et proportionnés », vu la violence des migrants. Des députés du PSOE, de Podemos, du PP, d’ERC, du PNV et d’EH Bildu, se sont rendus mardi à Melilla pour enquêter sur ce qui s’est passé. Selon les informations recueillies, ils confirment que des migrants sont morts sur le territoire espagnol.
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D’autres députés attendent de visionner les images des caméras de surveillance avant de se prononcer sur le sujet. Le ministre de l’Intérieur a promis de mettre ces images à la disposition du Congrès afin de faire toute la lumière sur cette affaire. Mardi, le porte-parole du PP au Sénat, Javier Maroto, a dénoncé les « fausses déclarations » du ministre Marlaska sur le sujet. Le coordinateur général du parti, Elías Bendodo (d’origine marocaine), lui, a demandé que le ministre soit relevé de ses fonctions.