« Le durcissement des mesures sanitaires pourrait freiner le rebond économique au premier trimestre 2021 voire causer une récession dans les pays les plus touchés. L’impact économique final dépendra de la longueur de ces mesures sanitaires et des soutiens budgétaires des États aux secteurs durablement affectés par la crise de la Covid-19. Dans la zone Euro, après un recul du PIB historique de – 7,5 % en 2020, nous attendons une reprise économique de l’ordre de 4,6 % en 2021 et de 3,8 % en 2022 », explique au journal Finances News Hebdo Selin Ozyurt, économiste senior, responsable de la région Afrique au sein de Euler-Hermes.
Le recul de l’activité de l’Europe, principal partenaire économique du Maroc, va produire un impact négatif sur l’économie du royaume durement touchée par la crise sanitaire. « Le secteur du tourisme continuera d’accuser les plus grosses pertes d’exploitation liées aux nouvelles restrictions et contrôles aux frontières. Par ailleurs, les secteurs de l’automobile, de l’aéronautique ainsi que du textile vont continuer de souffrir de la faiblesse de la demande européenne », commente M. Ozyurt. « Au Maroc, nous projetons un recul historique du PIB de – 7,2 % en 2020, qui sera suivi d’un rebond économique de 4,3 % en 2021 », a-t-il ajouté.
Selon lui, ce n’est qu’en 2022 que le Maroc pourra retrouver le niveau d’activité économique d’avant la crise. « La reprise d’activité à la première moitié de 2021 sera certainement plus modérée que prévu initialement tant que les restrictions sanitaires liées à la deuxième vague de l’épidémie continueront de peser sur l’économie », a souligné l’expert, notant que la crise de la Covid-19 a mis les équilibres macroéconomiques internes et externes de l’économie marocaine à rude épreuve.