
Les exportations marocaines de pastèque ont enregistré une baisse inquiétante au premier semestre de l’année 2024 en raison de la faible demande des pays européens. Une situation qui affecte les exportateurs, déjà confrontés à la réduction de la...
La gestion scandaleuse du gouvernement Aznar du dossier des émigrés mineurs l’expose à de nouvelles critiques.
Le Parlement européen vient, en effet d’entériner, jeudi, son rapport annuel sur la situation des droit de l’Homme dans l’Union et qui contient des critiques très sévères envers le gouvernement espagnol pour le traitement qu’il s’obstine à réserver à ce dossier.
Le rapport du Parlement européen a “dénoncé la “grave situation” des mineurs non accompagnés demandeurs d’asile en Espagne, ainsi que les expulsions sommaires qui ne donnent droit à aucun recours”, rapporte l’agence Europa Press. Le rapport rédigé par l’eurodéputé de la “gauche unifiée”, Fode Sylla, fait ressortir dans ce sens, le cas du nombre élevé des enfants marocains expulsés du préside occupé de Mellilia, et incite l’Espagne à ratifier la convention européenne relative au rapatriement des mineurs.
L’Espagne se voit, de ce fait, invitée à modifier ses pratiques concernant les expulsions “parce que très fréquentes et s’inscrivent systématiquement en violation des droits de l’Homme et de la dignité humaine”. Le voisin ibérique est ainsi incité à être plus vigilant quant aux conditions qui entachent les différentes opérations d’expulsions collectives de mineurs et les pratiques de reconduction aux frontières par la force qui conduisent, des fois, à des incidents tragiques.
Il est à rappeler qu’après plusieurs critiques essuyées par le gouvernement espagnol de la part de plusieurs ONG de renommée internationale, pour sa gestion du dossier des mineurs non accompagnés vivant sur son territoire, plusieurs voix se sont élevées au sein même de la société espagnole pour dénoncer ces aberrations.
Hommes politiques et militants de la société civile ne cessent de soulever la situation dramatique de cette tranche de la population émigrée en Espagne. Les infractions sont flagrantes, et les responsables du gouvernement n’en continuent pas moins de mener obstinément cette politique ouvertement décriée par tout le monde. L’on constate, ne cessent de s’alarmer ces militants des droits de l’Homme, que bien que la loi espagnole garantisse plusieurs droits aux mineurs, dont celui d’avoir des papiers donc la régularisation automatique de leur situation, un accueil adéquat et autres, ces enfants continuent d’être traités comme des illégaux. Ces droits élémentaires sont bafoués, et les mineurs expulsés de leur pays d’accueil sans garantie aucune. La loi assure pourtant aux enfants mineurs le droit à ce que des enquêtes soient menées pour que soient identifiés et contactés leurs parents et le gouvernement espagnol doit s’assurer que ces mineurs seront accueillis dans les meilleures conditions une fois décidé leur retour dans leur pays, le Maroc.
Par ailleurs, une étude réalisée, entre février et juin de l’année dernière, par Médecins sans frontières, sur la situation de ces enfants au préside occupé de Sebta, a révélé l’extrême précarité de leurs conditions. Ils souffrent, affirme l’étude reprise par le quotidien El Mundo, de problèmes d’hygiène, de mal-nutrition, d’insécurité et d’absence de soins médicaux.
De plus, s’inquiète l’organisation MSF, la présence de ces enfants dans la rue n’est plus une situation conjoncturelle mais un problème permanent. De ce fait, prévient l’ONGAutres chroniques :
Un jour en société
, ces mineurs sont exposés à tout genre d’agressions et quelques-uns parmi eux souffrent déjà de problèmes liés à l’inhalation de solvants.
Cette réalité, constate l’organisation, n’a pas changé depuis la période de l’étude faute de volonté politique. Ainsi, assure le porte-parole de Médecins sans frontières au préside occupé, cité par le même quotidien, depuis février de l’année dernière, l’organisation tente de mettre en place un projet d’appui socio-médical en faveur de ce groupe d’enfants. Projet “dont la nécessité a été reconnue mais que les autorités locales ne veulent pas assumer”, mais n’ayant pu aboutir.
Une situation qui a été fortement critiquée par MSF qui condamne également ce manque de volonté politique de la part des autorités locales sous la tutelle desquelles se trouvent, selon la loi, ces enfants mineurs. Les responsables locaux doivent assumer, assure l’ONG, leur entière responsabilité quant à la “situation extrêmement précaire” de ces mineurs, et mettre en marche d’une manière urgente, un programme spécifique pour venir en aide à ce groupe très vulnérable.
Tahar Abou El Farah
libération - 7 septembre 2003
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