L’avenir de l’industrie automobile européenne se joue au Maroc

7 janvier 2025 - 06h00 - Maroc - Ecrit par : P. A

Les constructeurs automobiles européens subissent de plein fouet les effets de l’application de la réglementation interdisant la production de moteurs à combustion interne d’ici à 2035, sous peine d’amendes pouvant aller jusqu’à 16 milliards d’euros. Pour arrêter la saignée, ils préfèrent investir au Maroc.

La quasi-totalité des constructeurs automobiles européens sont en grande difficulté depuis l’entrée en vigueur de cette réglementation européenne en faveur de la voiture électrique. Leurs actions ont considérablement chuté au dernier semestre de l’année 2024, avec une baisse de 2,49 % pour Renault, 32,4 % pour Stellantis, 22,7 % pour Ford, 16,9 % pour Mercedes Benz, 16,4 % pour Volkswagen et 11,4 % pour BMW.

En cause, la faible demande des véhicules électriques par rapport aux véhicules ordinaires. Un faible engouement qui s’explique par le prix élevé de ce type de véhicule, l’absence ou l’insuffisance de points de recharge, la difficulté d’utilisation et la dévaluation presque totale du véhicule après huit ans d’utilisation, renseigne La Razon.

À lire : Véhicules électriques : le Maroc, leader en Afrique... et en Europe ?

En 2026, l’UE imposera une nouvelle réduction des émissions de CO₂ de 20 % à 93,6 grammes par kilomètre parcouru. Une mesure difficile à respecter par les constructeurs européens qui seront contraints de produire plus de voitures électriques. Pour le moment, la solution trouvée par les constructeurs pour contourner cette difficulté est d’aligner les prix des voitures à combustion sur celui des voitures électriques.

Cette mesure entrainera à coup sûr une baisse des ventes de véhicules et des pertes de milliers d’emplois en Europe. C’est pourquoi les constructeurs envisagent d’implanter leurs sites de production en Afrique et notamment au Maroc, ou en Amérique, où les coûts de main-d’œuvre et de transport sont abordables. Stellantis par exemple a prévu de doubler la capacité de production de son usine de Kenitra au Maroc à 400 000 unités par an.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Union européenne - Renault - Automobile

Aller plus loin

Vente de voitures électriques au Maroc : pourquoi ça coince encore

Les Marocains adoptent peu à peu les voitures électriques. Les ventes de ce type de véhicules ont connu une nette progression au cours de l’année dernière, mais encore très loin...

Automobile électrique : le Maroc peut-il rester dans la course ?

Le Maroc continue de consolider sa position en tant que plus grand centre de production automobile d’Afrique. Mais pourra-t-il relever le pari de l’électrique compétitif face...

Véhicules électriques : le Maroc, leader en Afrique... et en Europe ?

Grâce à sa position géographique stratégique avec l’Europe, sa richesse en minéraux indispensables pour la production de batteries et ses sources d’énergies renouvelables, le...

Industrie automobile : la montée en puissance du Maroc fait peur à l’Espagne

En seulement quelques années, le Maroc a développé son industrie automobile, devenant l’un des plus grands exportateurs de voitures vers Europe. Une montée en puissance qui fait...

Ces articles devraient vous intéresser :

Le marché marocain des voitures neuves s’envole

Le marché des voitures neuves au Maroc affiche une progression notable à fin octobre, selon les dernières données de l’Association des importateurs de véhicules au Maroc (AIVAM).

Neo Motors, la nouvelle voiture 100% marocaine, est en vente

C’est désormais effectif. Neo Motors, le premier constructeur automobile à capital marocain, a donné le coup d’envoi de la commercialisation de ses premiers véhicules « made in Morocco ».

Le Maroc dans le top 10 des marchés mondiaux de Renault

Le Maroc est désormais le dixième marché mondial de Renault et le premier de toute la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) en termes de ventes, avec 44 497 véhicules vendus au cours des neuf premiers mois de l’année 2023.

Maroc : la "hausse des prix" des voitures reportée

L’appel des professionnels de l’automobile pour un report de la décision conjointe de Mohamed Abdeljalil, ministre des Transports et de la Logistique et de Leila Benali, ministre de la Transition énergétique et du Développement durable sur l’obligation...

Des Marocains célèbrent la fin des accords de pêche avec l’Europe

Sur Facebook, de nombreux internautes marocains et des spécialistes des relations maroco-européennes affichent leur satisfaction après la décision de la Cour de justice annulant les accords de pêche entre l’Union européenne (UE) et le Maroc.

Industrie marocaine : l’automobile tire les exportations vers le haut

Les exportations du secteur automobile ont augmenté de 37,4 % à fin juillet 2023 par rapport à la même période de 2022, atteignant près de 82,02 milliards de dirhams (MMDH), selon l’Office des changes.

Au Maroc, les voitures de luxe ne connaissent pas la crise

Les ventes de voitures neuves de luxe au Maroc ont enregistré une hausse de 15 % l’année dernière, malgré l’impact du marché par une baisse de la demande due à l’inflation, à l’augmentation des coûts de financement et à la hausse des prix de...

Saint-Gobain : l’Espagne délaissée au profit du Maroc

Saint-Gobain a annoncé le lancement de négociations en vue de la cessation d’activité de son usine de pare-brise à Avilés (Espagne), ce qui pourrait entraîner la suppression de 280 emplois et un départ vers le Maroc.

Données bancaires des MRE : Le Maroc négocie avec l’OCDE

Le Maroc est en pourparlers avec l’UE en vue d’une application harmonieuse du traité OCDE/G20 sur l’échange automatique des données bancaires à des fins fiscales.

Les Marocains parmi les plus expulsés d’Europe

Quelque 431 000 migrants, dont 31 000 Marocains, ont été expulsés du territoire de l’Union européenne (UE) en 2022, selon un récent rapport d’Eurostat intitulé « Migration et asile en Europe 2023 ».