Maroc : les voitures de plus en plus chères !

28 mai 2024 - 23h00 - Economie - Ecrit par : S.A

Les Marocains paieront plus cher les voitures neuves en raison de l’obligation de respecter les normes « Euro 6 » pour l’homologation et l’immatriculation. Les professionnels du secteur appellent Mohamed Abdeljalil, ministre des Transports et de la Logistique et Leila Benali, ministre de la Transition énergétique et du Développement durable à reporter leur décision conjointe.

Les véhicules neufs coûtent de plus en plus cher. À l’origine de cette flambée, la décision conjointe de Mohamed Abdeljalil, ministre des Transports et de la Logistique et de Leila Benali, ministre de la Transition énergétique et du Développement durable sur l’obligation de respecter les normes « Euro 6 » pour l’homologation et l’immatriculation. L’arrêté ministériel conjoint fixant les conditions d’homologation des véhicules en ce qui concerne les émissions de polluants, conformément aux exigences des moteurs à carburant, publié au Bulletin officiel de décembre 2022, stipule que les nouvelles normes s’appliqueront à chaque processus d’homologation des véhicules à moteur à partir du 1ᵉʳ janvier 2023 pour les véhicules de la catégorie M1, et à partir du 1ᵉʳ janvier 2025 pour les véhicules des catégories M2, M3, N1, N2 et N3. S’agissant de l’immatriculation des véhicules à moteur, il est précisé qu’ « il ne sera pas possible d’immatriculer tout véhicule à moteur ne répondant pas aux dispositions de la décision à partir du 1ᵉʳ janvier 2024 pour les véhicules M1, et à partir du 1ᵉʳ janvier 2026 pour les véhicules des catégories M2, M3, N1, N2 et N3 ».

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La mise en œuvre de cette décision a conduit à une augmentation des prix des véhicules neufs au Maroc de 10 à 20 % par rapport au prix d’origine, a affirmé une source professionnelle au site Al3omk. Information confirmée par la note de présentation du projet de décision conjointe, laquelle précise dans son deuxième paragraphe que la décision « entraînera une augmentation des prix des véhicules neufs ». « Le secteur souffre actuellement des répercussions de la crise mondiale et de ses effets sur les chaînes d’approvisionnement, de l’augmentation du taux de change du dollar, de la hausse des prix des carburants et de l’inflation en général, ainsi que des conséquences économiques et sociales de la pandémie de Covid-19, ce qui pourrait aggraver la situation financière de tous les professionnels du secteur du transport routier et affecter négativement le pouvoir d’achat des citoyens », complète la note, signée le 6 décembre 2022.

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Face à cette situation, la Fédération nationale du transport touristique au Maroc a, dans une correspondance, demandé aux ministres, de reporter l’application des dispositions de la décision pour une durée suffisante, avec « la possibilité pour le secteur du transport touristique de bénéficier d’une subvention pour le renouvellement de la flotte, à l’instar des autres secteurs du transport, et de soutenir financièrement le secteur du transport touristique pour renouveler sa flotte avec des véhicules répondant aux normes mondiales de protection de l’environnement, et des véhicules écologiques à moteurs électriques ou hybrides ». Elle les a également appelés à « prendre les décisions nécessaires en coordination avec les autres secteurs gouvernementaux pour éviter que la mise en œuvre de la décision mentionnée n’affecte les prix des véhicules, qui ont déjà fortement augmenté récemment, et ce qu’ils deviendront après l’application de la décision ». La fédération a en outre réitéré son engagement à « réussir toutes les initiatives visant à protéger l’environnement, réduire les émissions de gaz et lutter contre les changements climatiques… » Avant la fédération, l’Union marocaine des transports routiers portuaires avait demandé de reporter l’application de la décision pour une période équivalente à celle de la crise résultant de ces circonstances, soit une période de 30 mois.

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La norme européenne Euro 6 est une norme environnementale en vigueur depuis 1ᵉʳ janvier 2014 en France. Elle vise à limiter les émissions de certains gaz polluants provenant de véhicules routiers en obligeant les constructeurs à produire des voitures et des camions plus propres. Elle est devenue obligatoire dans plusieurs pays européens, interdisant la circulation des moteurs ne s’y conformant pas à partir du 1ᵉʳ janvier 2022.

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