Le beau geste de deux voyageurs à vélo envers les enfants marocains

Partis de Bâle à vélo, Fouad Tilaoui et son frère Mohamed veulent rejoindre Marrakech mais la crise sanitaire liée au Covid-19 a donné un coup d’arrêt à leur course à Gibraltar. Les deux frères effectuent ce 5ᵉ voyage en poursuivant le même objectif : récolter et verser 4 347 francs suisses au Village des enfants de l’Atlas, Atlas Kinder, au Maroc.

"L’Atlas Kinder est un village qui s’occupe d’enfants abandonnés, orphelins, de mères célibataires. Ce n’est pas comme en France. Là-bas, il n’y a pas de structure d’accueil, pas d’aide de l’État", explique à L’Alsace Fouad Tilaoui, 40 ans, entraîneur et préparateur physique au Tennis club Baden et Tennisschule Aarau West. Lui et son frère Mohamed, 43 ans, tuyauteur industriel, deux Ludoviciens ont 2 173,5 km à parcourir. L’idée de faire ce voyage lui est venue après son aventure sur l’Eurovélo 6 et la visite de deux orphelinats au Maroc.

Ce grand voyageur avait travaillé pendant deux ans comme entraîneur de tennis, à Casablanca de 2006 à 2008. Lors de son séjour, il avait visité un orphelinat au Nord du Maroc, avec la Fondation MJID, fondée par l’ancien président de la fédération de tennis marocaine. Premier déclic pour Fouad. Il confie s’être rendu compte de la nécessité dont ont besoin de nombreux enfants orphelins ou abandonnés. Il se rend ensuite au village des enfants de l’Atlas fondé par le Suisse Hansjörg Huber, en 2015, au Maroc. Second déclic.

"C’est la cinquième fois que je me lance dans ce voyage. Je voulais qu’il soit agréable et utile", annonçait Fouad. Lui et son frère avait pris le départ cet été pour rallier Marrakech. Ils ont pu traverser l’Alsace, l’Andalousie, Jura, les Landes, Gruissan pour rejoindre Gibraltar le 29 juillet où leur course à vélo s’est arrêtée là. En cause, les complications de passage, le vol retour de Marrakech annulé et le confinement généralisé de toutes les grandes villes marocaines. "Nous avons été informés qu’il y avait des cas de Covid-19 à Tahanaoute, la ville où se trouve le village d’enfants."

En attendant qu’une occasion s’offre à eux pour finir leur course, Fouad et Mohamed jouent la carte de la patience.