Ils sont des milliers, ces enfants marocains, sans acte de naissance, sans livret de famille, sans carte d’identité. Ce phénomène qui prend de l’ampleur dans le royaume, laisse ces enfants dans l’invisibilité la plus absolue, les privant de tout accès aux services essentiels comme l’éducation ou la santé.
Ils sont quelque 100 000 enfants dans le cas, relève l’agence espagnole EFE. Selon Mustafa Ramid, ministre d’Etat chargé des droits de l’Homme, l’année dernière, 91 474 enfants non-inscrits à l’état civil avaient été identifiés. Des chiffres qui devraient être revus à la hausse, vu qu’il y a encore des enfants non identifiés, sans oublier qu’il y a aussi des adultes dans les limbes administratifs, relève Abdellah Soussi, le président de la Fondation Amane pour la protection des enfants.
Selon A. Soussi, un tiers des enfants non enregistrés sont originaires de la région de Rabat, Salé et Kénitra. « Partout où il y a une vulnérabilité sociale, il y aura de nombreux enfants non enregistrés », a–t-il déploré. Les « candidats parfaits » pour finir hors du registre sont les enfants nés de mariages coraniques, les enfants de mères célibataires, ceux nés après un viol ou les enfants d’une famille en situation d’extrême pauvreté.
La doléance des ONG qui œuvrent dans le domaine de la protection des enfants, c’est un allègement des procédures administratives pour accélérer l’enregistrement des enfants.
Le gouvernement marocain a lancé une première campagne en 2017 qui, en décembre 2018, a réussi à inscrire 53 418 enfants à l’état civil. Le Covid-19 et le confinement ont marqué un arrêt à la nouvelle campagne nationale pour l’inscription des enfants à l’état civil lancée en avril 2019, en même temps qu’un comité ministériel mixte et des commissions régionales, indique la même source.