Maroc : elle louait son bébé à un professionnel de la mendicité
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L’association Jood, qui vient en aide aux sans-abris, a lancé depuis 10 mars, une campagne de sensibilisation contre la mendicité infantile, devenue sujette à controverse sur les réseaux sociaux. Les internautes la jugent « choquante » et « maladroite ». L’association quant à elle, assume pleinement.
« Nous sommes convaincus que le seul moyen d’arrêter l’exploitation des enfants pour des fins de mendicité et leur laisser une chance de partir à l’école, dépend de la société civile… donc de nous tous. SVP, ne donnez plus d’argent aux enfants mendiants, ni aux adultes qui exhibent des enfants pour vous émouvoir et vous inciter à donner », indique l’association Jood sur sa page Facebook.
Les internautes n’ont pas apprécié cette action de l’association et n’ont pas manqué de le lui faire savoir. « Maladresse !!! », a tweeté l’un d’eux. « Hé @JOOD_ONG, votre affiche de la mendicité est choquante et surtout mal faite », publie un autre. « Le message est maladroit oui, mais il ne faut pas dénigrer l’excellent travail de l’association Jood qui vient en aide aux SDF au quotidien. », relativise un troisième.
De son côté, l’association assume pleinement le caractère « choquant » de la campagne. « Le seul moyen de faire prendre conscience aux gens de cette réalité, c’est de les choquer. Sans cela, cette campagne n’aurait pas eu un tel impact. », a confié à Médias24, Hind Laïdi, présidente et fondatrice de l’association Jood, ajoutant que la situation est alarmante depuis fort longtemps. « Certains enfants sont loués 150 dirhams la journée. Avec ça, les parents se garantissent une recette d’au moins 4 500 dirhams par mois, et le fait de mendier eux-mêmes avec leurs enfants leur rapporte a minima 350 dirhams par jour. On peut vite grimper à 12 000 dirhams par mois… Ceux qui jugent cette campagne maladroite n’ont probablement pas pris la peine de cliquer sur le lien pour lire les chiffres communiqués par les différentes institutions et organismes marocains et internationaux », explique-t-elle.
Hind Laïdi évoque par ailleurs la question de la réinsertion professionnelle des parents et scolaire des enfants. « Quand on propose un emploi aux parents ou une place à l’école pour leurs enfants, ils refusent. C’est systématique : ceux qui mendient ne veulent que de l’argent », soutient-elle, invitant les citoyens à changer de comportement. « S’ils cessent de donner, ces enfants ne sortiront plus mendier. », a-t-elle assuré.
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