La décision rendue publique par Ramtane Lamamra, ministre des Affaires étrangères algérien, lors d’un point de presse mardi, ne surprend pas l’Espagne, indiquent à El Español des sources officielles du ministère espagnol des Affaires étrangères, ajoutant que cette rupture des relations diplomatiques entre le Maroc et l’Algérie ne devrait en aucun cas affecter l’Espagne. La rupture n’a donc pas été une surprise parce que le 18 août, l’Algérie avait déjà décidé de « revoir » ses relations avec le Maroc en raison d’« actes d’hostilité ». Le pays d’Abdelmadjid Tebboune accuse le Maroc d’être impliqué dans les incendies en Kabylie, ayant entraîné la mort de plusieurs Algériens. Il reproche aussi au Maroc de l’avoir espionné via le logiciel israélien Pegasus.
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Dans son discours à l’occasion de la Fête du Trône le 20 août, le roi Mohammed VI a tenté d’apaiser les tensions, appelant à privilégier « la logique du bon sens et les intérêts supérieurs » du Maroc et de l’Algérie afin de surmonter cette crise « dans laquelle les énergies de nos deux pays sont gaspillées ». Sauf que l’appel du monarque est resté sans réponse, la question de la souveraineté du Sahara étant la principale cause des désaccords. Le président Tebboune n’a donc pas accepté la main tendue de Mohammed VI.
Au-delà de l’effet surprise, la rupture des relations diplomatiques entre l’Algérie et le Maroc affecte l’Espagne qui vient de renouer le dialogue avec le Maroc après quatre mois de crise diplomatique ouverte après l’accueil de Brahim Ghali, le leader du Front Polisario, en provenance de l’Algérie, dans un hôpital de Logroño. Mieux, les trois pays ont signé plusieurs accords en matière migratoire, sécuritaire et commerciale. Le Maroc est la première destination des investissements espagnols sur le continent africain et l’Algérie fournit du gaz à l’Espagne.
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De son côté, le Maroc a pris acte de cette « décision unilatérale des autorités algériennes de rompre les relations diplomatiques avec le Maroc à compter de ce jour (mardi) ». Dans un bref communiqué de son ministère des Affaires étrangères, il a regretté la réaction « injustifiée mais attendue » de l’Algérie et « les prétextes fallacieux, voire absurdes, qui la sous-tendent ». « Le Maroc continuera d’être un partenaire crédible et loyal du peuple algérien et continuera d’agir, avec sagesse et responsabilité, pour le développement d’une communauté régionale saine et fructueuse », a conclu le communiqué.