Les Canaries sont préparées à « toute menace » venant du Maroc
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Le ministère de l’Intérieur espagnol a refusé de fournir toute information relative aux vols de rapatriement des Marocains des îles Canaries, notamment le nombre de personnes rapatriées, le coût des billets aller-retour vers Laâyoune ou encore le nombre de policiers mobilisés pour l’opération.
Le département de Fernando Grande-Marlaska fait un black-out sur l’opération de rapatriement des Marocains des Îles Canaries. Il refuse de communiquer des informations aussi essentielles que le nombre de Marocains rapatriés, le coût des centaines de billets achetés auprès de la compagnie Royal Air Maroc ou le nombre de policiers mobilisés pour superviser chaque vol.
Cette demande d’information, formulée depuis huit mois par le journal El País conformément à la loi sur la transparence, est restée sans suite jusqu’à l’expiration des délais légaux. Le 16 juillet, le Conseil de la transparence, organe garant du respect de la loi, rappelant au ministère « l’importance » de cette information pour le « contrôle de l’action publique » et la « reddition de comptes », l’a sommé de répondre sous dizaine aux questions posées sur ces rapatriements de Marocains. Mais une fois de plus, l’Intérieur n’a pas réagi.
À lire : L’Espagne expulse 80 Marocains vers Laâyoune par semaine
De quoi s’agit-il ? Le ministre Grande-Marlaska avait effectué en novembre dernier une visite à Rabat afin de relancer l’opération de rapatriement des Marocains des Îles Canaries, suspendue depuis des mois du fait de la crise sanitaire. Le 7 décembre, le premier vol a quitté Gran Canaria à destination de Laâyoune. Selon les termes de l’accord avec Rabat, un maximum de 80 Marocains seront rapatriés par semaine via quatre vols de la compagnie Royal Air Maroc (RAM) qui transportait également des touristes. Ainsi, chaque lot de 20 Marocains par vol, devait être accompagné par deux policiers.
Ce plan de vol régulier était « une bonne affaire » pour le Maroc, croit savoir El País qui estime qu’avec cette opération de rapatriement de ses ressortissants (320 par mois maximum), le royaume a relancé sa compagnie aérienne en pleine pandémie. Mais l’opération a dû être interrompue par le Maroc quatre mois après, avec la suspension le 31 mars des vols avec l’Espagne. Et malgré la reprise des vols depuis juin, les rapatriements restent en suspens. Mieux, le journal est curieux de savoir pourquoi le Maroc a choisi la ville de Laâyoune pour accueillir les migrants rapatriés. Il veut avoir aussi des détails sur les coûts des billets des vols aller-retour vers Laâyoune. Pour le moment, le ministère de l’Intérieur ne semble pas disposé à fournir ces informations.
À lire : 160 Marocains rapatriés des Îles Canaries
En tout, à la date du 28 février, l’Intérieur a rapatrié des Îles Canaries, 662 personnes dont la majorité sont des Marocains. Bien que le taux de migrants marocains arrivant sur les îles ait baissé, l’arrivée de migrants en général sur les îles a triplé cette année par rapport à la même période de l’année dernière et les forces de sécurité craignent déjà un nouveau rebond à partir de septembre.
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