L’Espagne refuse le visa à Ayoub, atteint d’une maladie rare

3 juin 2021 - 21h20 - Espagne - Ecrit par : P. A

L’Espagne a refusé d’accorder un visa de séjour à Ayoub, un garçon marocain de deux ans, atteint d’une maladie rare. Sa famille n’a d’autre choix que de demander une autorisation judiciaire, une procédure qui devrait durer trois bonnes années.

Malgré des rapports médicaux qui attestent de la gravité de la maladie d’Ayoub, les autorités espagnoles n’ont pas accordé le visa à Ayoub, ce garçon marocain de Nador atteint d’une maladie rare qui lui a déjà pris un rein, et lui cause des malformations au niveau des mains et du système digestif, rapporte La Opinión de Málaga.

« Il est né violet, le ventre gonflé et les médecins ont décidé de l’emmener d’urgence à Melilla pour l’opérer », raconte sa mère, Bouchra Harrachi, 39 ans, qui ajoute que la situation de son fils s’est ensuite aggravée, ce qui a nécessité son transfert à l’hôpital de la mère et de l’enfant de Malaga. « Au cours de ces deux années, il a subi une opération chirurgicale de la vessie et du côlon, et est en attente de subir une autre du système digestif et une greffe de rein. Mais avant, il doit faire un poids de dix kilos. », explique Bouchra, qui précise que son garçon a des difficultés d’alimentation en raison des lésions au niveau de son palais.

La mère d’Ayoub a décidé de s’installer temporairement à Malaga à cause du traitement de son fils. Selon le droit espagnol, elle est en droit d’obtenir un visa pour raison humanitaire. Mais l’Office de l’immigration de Malaga a rejeté sa demande, estimant que le visa accordé par le consulat espagnol à Nador concernait « une autre raison ». L’avocat Antonio Villena a déposé un recours en réexamen de la demande de visa, qui a été également rejeté. Pour l’avocat, cette décision est inexplicable. « L’affaire Ayoub répond à toutes les exigences requises par la réglementation pour l’obtention d’un visa pour raison humanitaire. Mieux, les rapports médicaux de l’hôpital de Melilla et des médecins de la maternité de Malaga attestent que sa vie est en danger s’il retourne au Maroc », développe-t-il.

Sans papiers et contrainte de rester en Espagne pour amener son fils en consultations hebdomadaires à Malaga, la mère d’Ayoub n’a d’autre choix que de saisir le juge administratif qui devrait pouvoir ordonner la délivrance du visa, mais cela prend du temps. « Le juge, bien sûr, serait d’accord, mais il faudra attendre trois ans », déplore Antonio Villena. En attendant, Bouchra et son fils sont pris en charge par l’Association du quartier de Lagunillas. En soutien à Ayoub, l’artiste Bogart a dessiné lundi un graffiti au siège de l’association.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Espagne - Santé - Malaga - Enfant

Aller plus loin

Découverte d’une nouvelle maladie rare au Maroc

Un nouveau gène a été découvert par une équipe de médecins marocains. Sa mutation est responsable d’une nouvelle maladie rare qui peut faire perdre la vue.

Omar et sa mère : trois ans de lutte et un papier qui change tout

Après près de trois ans de lutte, Omar, un Marocain de 16 ans atteint de paralysie cérébrale, et sa mère Mbarka, ont obtenu un permis de séjour d’un an en Espagne. L’enfant, qui...

Arnaque aux visa Schengen : des faux rendez-vous à 10 000 dirhams

L’arnaque aux rendez-vous Visas Schengen sévit de nouveau sur internet. Une Marocaine s’est vue délester de 10 000 dirhams. Ismail Bellali, directeur général du Centre monétaire...

Malaga : un cadeau bienvenu pour Ayoub, atteint d’une maladie rare

L’Entreprise municipale de transport (EMT) de Malaga a offert trois bons de trente trajets chacun à Bouchra Harrachi, la mère du petit Ayoub, le garçon marocain de deux ans et...

Ces articles devraient vous intéresser :

Alerte sur les erreurs d’enregistrement des nouveaux-nés au Maroc

L’Organisation marocaine des droits de l’homme (OMDH) a alerté le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, au sujet du non-enregistrement des nouveau-nés à leur lieu de naissance, l’invitant à trouver une solution définitive à ce problème.

Une Marocaine meurt après avoir pris des pilules achetées sur Instagram

Une Marocaine de 28 ans est décédée après avoir pris des pilules amincissantes achetées auprès d’une inconnue qui faisait la promotion de ces produits sur Instagram.

Maroc : du nouveau pour la kafala (adoption)

Présenté par le Groupe socialiste-opposition Ittihadie, le projet de loi N°5.171.22 modifiant l’article 19 de la loi N°15.01 relative à la kafala (adoption) des enfants abandonnés a été adopté à l’unanimité lundi par la Chambre des représentants.

Pénurie de médecins au Maroc : Le système de santé à bout de souffle

La pénurie de médecins persiste au Maroc. Par ailleurs, la réduction de la durée de formation en médecine suscite actuellement une vive protestation de la part des étudiants.

L’eau Ain Atlas mauvaise pour la santé ? les autorités répondent

Le ministère de la Santé dément catégoriquement les rumeurs concernant l’eau minérale « Aïn Atlas ». Un document falsifié, circulant activement sur les réseaux sociaux et usurpant l’identité d’une délégation ministérielle, affirmait que cette eau ne...

Casablanca : du nouveau sur les circonstances du décès de trois femmes enceintes

On en sait un peu plus sur le décès de trois femmes enceintes dans une clinique privée de Casablanca lors de leurs accouchements par césarienne le 8 janvier 2025.

Hiba Abouk et Achraf Hakimi se retrouvent à Madrid

Un an et demi après leur divorce, Hiba Abouk et Achraf Hakimi ont été vus mardi à Madrid, en compagnie de leurs enfants, Amin et Naim.

Dix ans de souffrance : un Marocain victime d’un scrotum géant

Un Marocain a vécu un véritable cauchemar pendant dix ans, son scrotum ayant progressivement enflé jusqu’à atteindre la taille d’un ballon de plage, selon un rapport médical publié dans Urology Case Reports.

Malade, Aïcha Mahmah expulsée par une clinique

Grâce à l’intervention du ministère de la Culture, de la Jeunesse et de la Communication, l’actrice marocaine Aïcha Mahmah a été admise à l’hôpital mardi pour recevoir un traitement et subir une opération.

Maroc : mères célibataires, condamnées avant même d’accoucher

Au Maroc, les mères célibataires continuent d’être victimes de préjugés et de discriminations. Pour preuve, la loi marocaine n’autorise pas ces femmes à demander des tests ADN pour établir la paternité de leur enfant.