Etudes à l’étranger : S’informer, c’est trop dur

1er mai 2007 - 14h00 - Maroc - Ecrit par : L.A

Poursuivre ses études à l’étranger : plus d’un jeune en rêve. La France, l’Espagne, la Belgique, l’Allemagne mais aussi le Canada et la Grande-Bretagne. Des destinations historiquement réceptrices d’étudiants marocains. Mais avant de mettre le pied dans le pays de ses rêves, le candidat doit franchir une série d’étapes qui ressemblent à un vrai parcours du combattant. Quelle formation suivre et dans quel pays ? Le premier obstacle est l’accès à l’information.

Quel que soit le pays, il n’existe aucun document imprimé ni site Internet qui regroupe toutes les formations et tous les établissements universitaires et écoles professionnelles (publics ou privés). Pour s’informer, il faut alors s’adresser aux ambassades des différents pays. Ce n’est pas la peine de solliciter les consulats. Ils vous parleront visa, alors que vous avez besoin d’informations pédagogiques. La majorité des services culturels sont à Rabat. Les sites Internet viennent en complément aux prestations des services culturels. Certains sites sont plus exhaustifs que d’autres.

Pour la France, diplomatie.gouv.fr se distingue par le fait qu’il propose, selon la nature du besoin, une liste de liens vers d’autres sites. Quelles formations choisir, comment financer son projet d’études, comment apprendre le français, quelles démarches administratives accomplir, le logement, le travail, etc. Ce portail diplomatique vous renvoie ainsi, dans la rubrique « démarches administratives », à maroc.campusfrance.org, le site marocain du CEF (Centre d’études en France). L’inscription et la création d’un espace perso (avec code) sur ce site est un passage obligé pour accomplir les démarches d’inscription, test de langue et de demande de visa.

Pour l’année universitaire 2007-2008, les inscriptions en premier cycle dans les établissements universitaires français sont terminées sauf pour les IUT et les écoles privées.

L’Espagne est une destination de plus en plus prisée, notamment pour les filières médecine et pharmacie mais aussi droit et économie. Aucun organisme n’est à même de donner une information exhaustive sur la formation dans ce pays. Cervantès, le Centre culturel espagnol, se contente de donner une liste d’adresses Internet, certes utiles. Un site émerge : universia.es. Il contient des liens vers les portails des 73 universités espagnoles. Ce site, qui se veut une fenêtre ouverte aux autres, ne s’adresse néanmoins qu’aux hispanophones. Donc, il faut d’abord maîtriser l’espagnol, d’autant plus que c’est une condition sine qua non pour l’obtention du visa d’études.

L’attestation de réussite à la Selectividad fait ainsi partie des épreuves auxquelles l’étudiant doit satisfaire pour espérer rejoindre le pays d’Alhambra. Au contraire du Maroc, le fait d’avoir le bac ne suffit pas pour accéder à l’université, il faut passer par un deuxième filtre.

Ce n’est pas fini pour autant ! La destination Espagne est particulièrement compliquée par la procédure d’équivalence du bac marocain. Tout un tas de « va-et-vient » entre le ministère de l’Education nationale, l’Académie, la Wilaya, les Affaires étrangères, le consulat général d’Espagne... pour légaliser les relevés des notes. Cela s’étend jusqu’aux notes de la 3e année de l’enseignement secondaire préparatoire (ancienne 9e année). Tout papier doit être traduit en espagnol par un traducteur assermenté.

Pour l’Allemagne, pas de procédure d’équivalence mais l’obtention du ZMP (diplôme de connaissance de la langue allemande) est obligatoire. L’Allemagne se distingue, néanmoins, par l’exigence de la fiche anthropométrique parmi les pièces à fournir lors la demande du visa. Le Daad, l’Office allemand d’échanges universitaires, assure un service d’information et d’orientation. Il a une représentation au Maroc, à Rabat.
Le système allemand fonctionne sur la base de deux sessions (été et hiver). Les inscriptions doivent être faites avant le 15 juillet pour la session d’hiver et avant le 15 janvier pour la session d’été.

Premières destinations après l’UE

Quels points communs entre le Canada et la Russie ? Ils sont les deux plus grands pays du monde. Ils sont aussi les deux premières destinations de l’émigration des étudiants marocains hors UE. Le climat des deux pays, autre point commun, n’est, toutefois, pas de nature à mettre au « congélateur » la détermination des étudiants à améliorer le niveau de leurs connaissances. Le Canada représente l’avantage d’être à la fois francophone et anglo-saxon. Les étudiants marocains y vont souvent pour poursuivre des études de management et finances. Le Québec, théoriquement plus ouvert aux Marocains, se distingue par l’exigence d’un Certificat d’acceptation du Québec (CAQ). Cette procédure n’est pas prévue par les autres provinces canadiennes. Les universités canadiennes proposent deux sessions par an : d’automne et d’hiver. Les dates limites d’inscription sont le 1er mars pour la session d’automne et le premier novembre pour la session d’hiver.

Pour s’informer, l’ambassade canadienne édite un guide des études au Canada. Sur Internet, le site à visiter est celui de l’ambassade du Canada au Maroc : rabat.gc.ca. Sous la rubrique « Etudier au Canada », l’étudiant peut trouver des renseignements sur les études, rechercher un programme ou un établissement d’enseignement, déterminer le coût de ses études et s’informer sur les permis d’études, visas et autres exigences en matière d’entrée au Canada. Aussi, le site propose-t-il des liens vers d’autres portails utiles comme celui des associations des universités et collèges canadiens.

Quant à la Russie, elle est devenue une destination phare de l’émigration estudiantine après la chute du régime communiste en 1989. Pharmacie, médecine, architecture et ingénierie sont les filières qui concentrent l’essentiel des demandes. Les diplômés des filières pharmaceutique et médicale ont vu les conditions d’équivalence de leurs diplômes durcies ces dernières années. Au Centre russe de la science et de la culture (CRSC) à Rabat, les responsables tentent de rassurer. « La Russie est signataire de la convention de Boulogne. Cette convention instaure un système de reconnaissance réciproque des diplômes des pays européens », arguent-ils. Donc, selon cet argument, le diplôme russe a la même valeur que le diplôme français par exemple.

Côte Web, edurussia.ru est le site de référence en matière d’études en Russie. Il dispose d’une version en français. Les inscriptions aux universités russes commencent le 15 mai, et c’est par le CRSC qu’il faut passer pour effectuer toutes les démarches administratives.

L’Economiste - Nabil Taoufik

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