L’Université du Québec à Montréal (UQAM) traverse une zone de turbulences : les demandes d’admission internationales pour la rentrée d’automne ont chuté de 39 % en un an. Le Maroc est également concerné.
Pour le recteur de l’établissement, Stéphane Pallage, il n’y a aucun doute sur l’origine du problème : les récentes politiques du gouvernement Legault qui ont instauré pour la première fois, en février dernier, un plafond sur le nombre d’étudiants étrangers que chaque établissement peut accueillir via le système de Certificat d’acceptation du Québec (CAQ). Cette situation a un coût, estime-t-il : « Notre réputation en a pris un coup », fait savoir La Presse.
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Le recteur critique un système qu’il juge « très embêtant » et opaque, car il est impossible de suivre en temps réel le nombre de demandes de CAQ, qui mélange de surcroît les nouveaux arrivants et les étudiants déjà sur place en renouvellement. Il craint qu’un étudiant en fin de doctorat puisse se voir bloqué administrativement à quelques mois de son diplôme. Cette incertitude se répercute à l’étranger, un constat que Stéphane Pallage a pu faire lors d’un voyage au Maroc où ses homologues universitaires lui demandaient avec insistance : « mais qu’est-ce qui se passe au Québec ? ».
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Face à cette situation, la position de l’UQAM est ferme : le recteur demande « l’abolition des quotas » ainsi que la relance du Programme de l’expérience québécoise pour les diplômés étrangers. Il appelle le gouvernement à « considérer les universités pour ce qu’elles sont : des lieux d’intégration très intéressants pour le Québec ». Bien que l’impact financier de cette baisse ne soit pas encore chiffré, l’université est déjà contrainte de suspendre des projets, comme la rénovation de sa bibliothèque. Le recteur lance donc un appel, jugeant qu’« il n’est pas trop tard pour réinvestir massivement » dans l’enseignement supérieur.