
Travailleurs migrants : le Québec durcit les règles du jeu
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Les étrangers qui ont présenté une demande pour devenir résidents permanents au Québec rencontrent de nombreux problèmes.
En tout, 142 500 personnes attendent leur résidence permanente dans la province. « Dans les catégories des droits fondamentaux, on se dirige vers la catastrophe », s’alarme Laurence Trempe, coprésidente de l’Association québécoise des avocats et avocates en droit de l’immigration (AQAADI), faisant ainsi référence au regroupement familial et aux diverses catégories d’immigration humanitaire. « Je ne mâche pas mes mots, c’est un vrai scandale », formule-t-elle. Dans ces catégories, les personnes sont en majorité déjà installées ici et travaillent. Elles sont toutefois « coincées » en attente de leur résidence permanente.
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« C’est inadmissible », en plus de « gonfler artificiellement les chiffres des temporaires », martèle l’avocate, faisant référence à la volonté maintes fois affichée du gouvernement Legault de diminuer radicalement le nombre d’immigrants temporaires. Celui-ci entend évaluer la possibilité d’accueillir 25 000, 35 000 ou 45 000 nouveaux arrivants par année à partir de l’an prochain. Une baisse du nombre de travailleurs temporaires à Montréal et à Laval serait également envisagée. Le 1ᵉʳ janvier dernier, le nombre d’immigrants temporaires au Québec s’élevait à 616 552, selon les données les plus récentes de Statistique Canada.
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Face à ce boom de demandes, les délais s’allongent pour la plupart des demandeurs de résidence permanente, le processus étant complexe. Le ministère provincial de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration (MIFI) approuve ou sélectionne des demandes, avant de les envoyer à Ottawa. Mais ces demandes restent dans les tiroirs en attendant d’avoir une place dans le quota établi par Québec. En réalité, le ministère fédéral de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté du Canada (IRCC) « ne traite annuellement que le nombre de demandes dicté par le gouvernement Legault, ce qui fait que les autres dossiers s’accumulent », fait savoir Le Devoir.
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« La dernière fois que le Québec a octroyé la résidence permanente à moins de 25 000 personnes remonte à 1986 », fait encore savoir la même source, ajoutant que « la moyenne des années 1950 et 1960 atteint plus de 30 000 résidents permanents par année. » Une consultation sur ces questions est programmée le 16 septembre à l’Assemblée nationale.
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