
Mauvaise nouvelle pour les Marocains au Québec
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Des travailleurs marocains et d’autres nationalités africaines exerçant dans un grand hôtel au Québec doivent quitter le Canada et rentrer dans leurs pays en raison du resserrement du Programme fédéral des travailleurs étrangers temporaires (PTET).
Alors qu’ils travaillent dans un hôtel à Rivière-du-Loup depuis des années, des Marocains, Malgaches, Congolais et Mexicains se voient contraints de quitter le Québec, faute de permis renouvelé. « On a des employés étrangers qui travaillent ici depuis trois ou quatre ans. Ils ont tout laissé derrière eux, et aujourd’hui, on doit leur dire qu’ils devront repartir », se lamente Joana Lortie, directrice de l’Hôtel Universel. Elle ne peut s’empêcher de partager leur douleur. « J’ai pris une employée dans mes bras et on a pleuré toutes les deux. Son mari travaille dans une manufacture de Rivière-du-Loup, elle, ici à l’hôtel. Mais comme on a dépassé la limite permise de travailleurs, on n’a pas pu renouveler son permis », raconte-t-elle au Journal de Montréal.
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À l’origine de cette situation, le resserrement du Programme fédéral des travailleurs étrangers temporaires (PTET) : baisse de 30 % à 10 % de travailleurs étrangers temporaires permis au sein d’une entreprise ; hausse de 20 % du salaire horaire initial requis pour les travailleurs considérés comme à bas salaire ; réduction de la période de validité des études d’impact sur le marché du travail et réduction à un an de la durée maximale d’emploi pour les travailleurs étrangers temporaires. Ce resserrement du Programme génère toutefois des conséquences économiques mais aussi humaines.
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« Notre enjeu principal, c’est beaucoup au niveau des cuisines et de l’entretien ménager, confie Lortie. Et des cuisiniers, il n’y en a pas ». Trois hôteliers sur quatre anticipent des conséquences graves d’ici un an, allant jusqu’à des fermetures, précise une étude du Conseil québécois des ressources humaines en tourisme (CQRHT) réalisée pour l’Association hôtellerie du Québec (AHQ). Lortie doit urgemment mettre en place un moratoire. « On demande simplement de garder ceux qui sont déjà là, qu’on a formés, qui ont un logement, une vie ici. C’est inhumain de les renvoyer », se désole-t-elle.
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