Etudier à l’étranger, un vrai casse-tête

5 mai 2008 - 20h35 - Monde - Ecrit par : L.A

Les pays qui accueillent traditionnellement les étudiants marocains ne leur rendent pas la tâche facile. Les études sont chères, et les candidats doivent s’armer de patience pour parcourir le marathon administratif. Outre les pièces justificatives démontrant que vous êtes « apte » à poursuivre vos études, vous devez aussi justifier votre solvabilité. Il vous faut un garant.

Ce dernier doit être une personne de votre famille proche attestant qu’il vous prendra en charge. La prise en charge se justifie par une « attestation bancaire du dépôt d’un ordre de transfert permanent et irrévocable d’un minimum de 4.500 dirhams par mois pour la durée du séjour, sur une base de 10 mois pour une année scolaire ou universitaire », autrement dit, un compte bloqué sur lequel sera versé la totalité du montant relatif à une année universitaire, soit un minimum de 45.000 dirhams.

Selon l’Espace Campus France, « la France demeure la principale destination pour les étudiants marocains qui souhaitent poursuivre leurs études à l’étranger. Les Marocains forment la première communauté étudiante en France devant celle des Algériens et des Chinois. Les Marocains suivent à 37% des études en sciences, 30% en administration et gestion, 9% en santé, 8% en sciences politiques, 8% en sciences humaines et 5% en langues ».

Le Canada arrive en deuxième position, un pays où les étudiants marocains seraient reconnus pour leur qualité. D’ailleurs, il semble qu’il n’y ait pas de filière à succès regardant ces derniers. Les Marocains étudient dans toutes les disciplines.

Le volet administratif y est plus allégé, et le niveau de vie serait plus accessible qu’en France. Le Canada dispose des coûts les plus bas d’Amérique du Nord. Les documents requis pour obtenir un permis d’études sont la preuve d’acceptation (fournie par l’établissement d’enseignement), la preuve d’identité, la preuve des ressources financières et la lettre d’explication (ou de motivation), mais elle n’est pas toujours nécessaire.

Pour ce qui est des ressources financières, le Canada a établi un seuil minimum pour subvenir aux besoins vitaux. Pour toutes les provinces du Canada excepté le Québec, il est requis un montant d’environ 6.000 dirhams par mois (833 dollars) soit 72.000 dirhams par an (10.000 dollars) sans compter les frais de scolarité. Pour le Québec, ce montant s’élève à 5.800 dirhams par mois (800 dollars) soit environ 70.000 dirhams par an (9.600 dollars), là aussi, hors frais de scolarité.

4,5% des étudiants étrangers au Québec sont Marocains. Ces derniers représentent la deuxième communauté étrangère après les Français. Selon un sondage effectué l’année dernière par le groupe L’Etudiant Marocain sur un échantillon de 1.766 élèves et étudiants, il apparaît que 70% explique l’engouement pour les études à l’étranger par la valeur du diplôme. 15% ont affirmé leur insatisfaction par rapport à la qualité de l’enseignement au Maroc et 10% ont avancé l’inexistence de la filière qu’ils avaient choisie.

Toujours sur la base de ce même échantillon, 54% des interviewés ont l’intention de partir à l’étranger poursuivre leurs études supérieures, dont 43% juste après le baccalauréat. 25% souhaitent s’y rendre à bac+2 ; et 16% après obtention de leur licence.

Pour ce qui est des destinations, 48% des sondés comptent se rendre en France, et 18% au Canada. L’Espagne, le Royaume-Uni et les Etats-Unis arrivent en troisième position avec une moyenne de 7%.

Facilité de transfert

Les étudiants marocains qui comptent poursuivre leurs études à l’étranger doivent procéder à la domiciliation de leur dossier auprès d’un guichet bancaire, service postal ou service du trésor afin de bénéficier de certaines facilités de change.

La circulaire 1717 du 2 juillet 2007 de l’Office des changes précise que lesdites facilités sont relevées de 20.000 à 25.000 dirhams par an pour l’allocation départ-scolarité et de 7.000 à 10.000 dirhams par mois pour les frais de séjour.

Cette même circulaire accorde également la possibilité de transférer directement les loyers et, le cas échéant, des charges correspondantes, y compris le dépôt de garantie, en faveur des étudiants résidant dans les campus, les foyers et les cités universitaires. Il est également prévu de transférer le montant correspondant au prix d’acquisition de matériel informatique, plafonné à 25.000 dirhams. D’autres facilités sont également incluses, comme le remboursement de crédits étudiants contractés auprès de banques étrangères, et des frais de stage à l’étranger.

Source : L’Economiste - N. M. 

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