Selon le parti Vox, construire un mur à la frontière de Ceuta servira à défendre la ville d’une future révolution au Maroc. Carlos Verdejo, le porte-parole du parti, a présenté cette proposition à l’Assemblée locale. « S’il y a une révolution au Maroc demain, comment allons-nous faire face aux masses de migrants marocains qui arrivent à Ceuta », s’est-il demandé.
Le parti d’extrême droite considère que les associations humanitaires qui œuvrent pour l’accompagnement et l’intégration des migrants résidant illégalement à Ceuta, sont des « mafias » dédiées à la traite des êtres humains. C’est pourquoi Carlos Verdejo a plaidé pour la suppression des budgets des villes, de toutes les aides publiques destinées à ces entités.
Le porte-parole de Vox a également demandé à l’Assemblée un accord pour exhorter le gouvernement espagnol à appliquer les accords de retour des migrants signés avec des pays tiers dont le Maroc.
Pour défendre sa proposition, Verdejo est allé jusqu’à soutenir, sans aucune statistique, que les zones à forte occupation de migrants, sont les plus touchées par la pandémie du coronavirus. Se référant ensuite aux données du ministère de l’Intérieur, il a évoqué une augmentation de l’arrivée de migrants dans la ville. Une information réfutée par l’adjoint du MDyC, Fátima Hamed, qui a rectifié que selon le ministère de l’Intérieur, 770 migrants sont arrivés dans la ville en 2020, soit 1 207 de moins que l’année précédente.
Après cette présentation du porte-parole de Vox, le socialiste Manuel Hernández a accusé Vox de promouvoir le populisme et de suivre le chemin tracé par l’ancien président américain, Donald Trump. Le député de Caballas, Mohamed Ali, a dénoncé quant à lui l’intention du parti Vox de « criminaliser » les migrants et de les accuser, sans preuves, de propager le coronavirus en Espagne.
Au terme des échanges, la motion a finalement été rejetée par l’Assemblée.