La famille de Mourad Lamrabatte ne veut plus la diffusion des images de son décès

La famille de Mourad Lamrabatte, le sportif décédé à Majorque après un plongeon raté, appelle à ce que cesse la diffusion des images de l’accident.

Depuis que le joueur Mourad Lamrabatte âgé de 31 ans s’est tué en sautant d’une falaise de 22 mètres, la vidéo du drame fait le tour de la toile, plongeant davantage la famille dans la douleur. 

Son frère, Ibrahim Lamrabatte ne comprend pas pourquoi la vidéo continue de circuler. « Dès que je l’ai vu tomber, j’ai crié. J’étais vraiment sous le choc. À partir de ce moment-là, chaque fois que je ferme les yeux, je le vois tomber, j’entends les cris et le moment où il touche l’eau. Ça ne me sort pas de la tête », rapporte RTL Nieuws.

Lorsque la femme de Mourad prenait la vidéo, elle ne pensait pas que son mari perdrait la vie et n’avait aucune intention de publier les images. La police espagnole aurait diffusé les images peu après le drame. « C’est désormais partout : Instagram, Facebook, Twitter, YouTube, sur de nombreux sites. J’aimerais tous les signaler, mais j’ai conscience que nous vivons en 2022 et que cela est impossible. Car par où commencer ? », confie-t-il avec tristesse.

Compte tenu du malaise que la diffusion de ces images créée, la famille appelle les internautes à la retenue, au respect de la mémoire du défunt. « Ne partagez plus les images. Ne l’envoyez pas dans une application de groupe, n’écrivez pas à vos amis : ’Regardez ce mec qui saute’. Parce que c’est de la pure sensation. Et puis je me demande ce qu’il y a de bien à voir mon frère mourir. Réalisez que cela nous fait beaucoup de mal ».

La famille trouve également choquantes les réactions sous les messages concernant Mourad. « ’De sa faute’, ’il n’avait qu’à pas sauter’. Mais Mourad a fait une erreur de calcul, ce qui pourrait arriver à n’importe qui. Ce sont des héros de Facebook, des ignorants qui pensent pouvoir tout faire avec leur téléphone ».

Ibrahim espère que l’appel sera entendu et que les gens accepteront de respecter leur deuil. « Nous vivons un moment très difficile. Si vous ajoutez cela, cela ne fait que rendre les choses encore plus dures  ». Pour la famille, la vie doit continuer, mais ce n’est pas une raison pour qu’on manque de respect à la mémoire de notre frère.

Ibrahim s’est engagé dans une collecte de fonds pour faire construire des puits au nom de Mourad. « Que je me mette en colère, devienne fou ou pleure, cela ne me fera pas retrouver mon frère. J’essaie donc de faire quelque chose de bien pour les autres, et de rester fort pour pouvoir prendre soin de ma mère et ma sœur ».