Un nouveau film marocain aborde la coexistence entre Musulmans et Juifs

10 octobre 2007 - 18h36 - Culture - Ecrit par : L.A

Le dernier film du réalisateur Mohamed Ismail aborde les relations de deux familles marocaines – une juive, l’autre musulmane – durant les années 1960, une époque marquée par des agitations sociales. Comme dans tous les films traitant de ce sujet délicat, les studios Maya Film s’attendent à de nombreuses réactions négatives de la part du public.

Le film du réalisateur Mohamed Ismail "Goodbye Mothers" devrait déclencher la polémique au Maroc, dans la mesure où il raconte la coexistence de deux familles marocaines, l’une juive, l’autre musulmane, dans un quartier de Casablanca durant les années 1960, une époque durant laquelle les Juifs marocains étaient incités à partir pour Israël.

Des sources proches de Maya Film, la société productrice de ce film, ont fait part des craintes des studios face aux réactions négatives des Musulmans marocains. Le réalisateur Mohammad Ismail a apporté la touche finale à son film, de manière à ce qu’il puisse être présenté lors du 9ème Festival National du Cinéma Marocain à Tanger, le 18 octobre. Il devrait sortir sur les écrans marocains à la fin de l’année.

Ce film, tourné principalement à Casablanca et Tétouan, décrit la situation des Juifs marocains durant la période connue comme "les Années noires de l’émigration", lorsqu’ils étaient tiraillés entre deux sentiments opposés : rester au Maroc ou se déraciner pour émigrer.

Le réalisateur a indiqué que la portée et la richesse des événements survenus durant les années 1960 l’avaient inciter à tourner ce film. "Goodbye Mothers", a-t-il ajouté, décrit un amour idéal pour l’autre, sans aucune discrimination. "Nous voulons inciter chacun à conserver au fond de lui l’espoir qu’un jour, la coexistence en un seul endroit prévaudra."

"Nous avons soigneusement choisi les décors où se déroulent les événements du film, dans différentes villes ayant connu de fortes concentrations de populations juives dans le passé", a-t-il précisé. "Cela renforce le réalisme du film. Nous avons tourné dans certains des lieux abandonnés par les Juifs ayant choisi d’émigrer. Ce sont des décors naturels et vivants, comme si les occupants des lieux ne les avaient quitté que la veille."

Le film de Mohammad Ismail est l’un des nombreux films qui tentent d’examiner les relations entre Musulmans et Juifs au Maroc et l’émigration des Juifs vers Israël. Dans son film "Fin machi a Mouchi", le réalisateur Hassan Benjelloun avait abordé ce qu’il appelait le grand exode des Juifs marocains à la veille de l’indépendance du Maroc et leur émigration vers Israël et d’autres pays, comme le Canada et la France.

Bien que la manière dont Benjelloun traite le sujet soit assez historique, le film Marock, de la réalisatrice Laila Marrakchi, une histoire d’amour entre un jeune Juif et une jeune Marocaine issue d’une famille aristocrate, avait suscité de nombreux débats et discussions pour sa manière de traiter la religion et la relation entre Juifs et Musulmans. Ce film s’était attiré de nombreuses critiques, à la fois du public et des critiques. Mais Marrakchi avait insisté sur le fait que son film était un appel à la tolérance et à la coexistence.

Magharebia - Imane Belhadj

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Cinéma - Religion - Mohamed Ismail - Judaïsme marocain

Ces articles devraient vous intéresser :

Le Conseil d’État annule un arrêté anti-burkini

La ville de Mandelieu-la-Napoule, dans le sud-est de la France, a vu son arrêté interdisant le port du burkini sur ses plages suspendu par le Conseil d’État. Cet arrêté, réitéré chaque année depuis 2012, avait été contesté en justice par la Ligue des...

Vaucluse : les raisons de l’annulation d’une conférence musulmane

Programmée le 27 novembre à Montfavet, une conférence musulmane organisée par l’association D’Clic Valence, a été reportée au 8 janvier avant d’être annulée. Qui des raisons derrière cette annulation ?

Ramadan et diabète : un mois sacré sous haute surveillance médicale

Le jeûne du Ramadan, pilier de l’islam, implique une abstinence de boire et de manger du lever au coucher du soleil. Si ce rite revêt une importance spirituelle majeure pour les fidèles, il n’en demeure pas moins une période à risque pour les personnes...

Saïd Taghmaoui rejoint le casting de « The Family Plan »

L’acteur français d’origine marocaine Saïd Taghmaoui jouera l’un des principaux rôles dans le film « The Family Plan », une comédie d’action produite par Apple TV.

Le Maroc débutera le ramadan le mardi 12 mars

Le mois de Ramadan débutera bel et bien mardi 12 mars 2024 au Maroc. Le ministère des Habous et des Affaires islamiques l’a annoncé ce dimanche 10 mars, après l’observation du croissant lunaire.

Ali Zaoua ressort au cinéma, les recettes reversées aux acteurs du film

Le réalisateur marocain Nabil Ayouch est de retour dans les salles de cinéma avec une version plus actuelle de son film Ali Zaoua, sorti il y a 20 ans. Les recettes de ces projections qui démarrent le 26 octobre serviront à des causes sociales.

Du nouveau sur le film Gladiator 2 tourné en partie au Maroc

Après une suspension due à la grève des acteurs de cinéma d’Hollywood, le tournage du film américano-britannique Gladiator à Malte reprend bientôt. Une partie du film a été déjà tournée à Ouarzazate, au Maroc.

Ramadan : point sur la délégation d’accompagnement religieux des MRE

Le nombre de personnes composant la délégation chargée de l’accompagnement religieux des Marocains résidant à l’étranger en ce mois de ramadan est connu.

Malade, Aïcha Mahmah expulsée par une clinique

Grâce à l’intervention du ministère de la Culture, de la Jeunesse et de la Communication, l’actrice marocaine Aïcha Mahmah a été admise à l’hôpital mardi pour recevoir un traitement et subir une opération.

Tarek Boudali : l’accident sur un tournage qui aurait pu lui coûter la vie

L’acteur franco-marocain Tarek Boudali se confie sur le tournage de son nouveau film intitulé 3 Jours max, au cours duquel il s’est gravement blessé.