
La frontière entre l’Algérie et le Maroc a été exceptionnellement ouverte cette semaine pour permettre de rapatrier le corps d’un jeune migrant marocain de 28 ans, décédé par noyade en Algérie.
Nicolas Sarkozy estime toujours que le problème du voile à l’école ne doit pas être réglé par la loi, mais, sans renoncer à sa « vérité », il a manifesté hier soir un respect inédit pour la « vérité des autres ».
Jacques Chirac lui avait recommandé la prudence sur cette question, qui divise jusqu’aux responsables de la majorité. Le ministre de l’Intérieur a appliqué la consigne, avec un zèle ostensible, sinon ostentatoire : « C’est le président de la République qui décidera, et sa décision s’imposera. »
Si Nicolas Sarkozy pense, comme Edouard Balladur, mais contrairement à Alain Juppé, que la loi ne résoudra rien, c’est avant tout parce qu’il s’interroge sur son contenu et sur son application. Faire une loi, « ce n’est pas impossible », il en convient. Mais c’est « extraordinairement complexe », comme il s’est employé à le démontrer en posant une question qui était, elle, d’une simplicité biblique : « On accepterait les piercings dans le nez et on refuserait les médailles de baptême ? » Ses interlocuteurs restant sans voix, il en a profité pour proposer d’autres pistes : modifier le « règlement intérieur » des établissements scolaires, élaborer une « définition positive de la laïcité », qui ne serait pas « contre les religions ».
Une majorité de Français souhaitent une loi ? « Parfois, quand on est un homme politique, il faut mettre ses convictions sur la table ». Et, sur la table de France 2, Nicolas Sarkozy en a mis pour tous les goûts. Il croit « à une formule qu’on n’aime pas beaucoup en France : la discrimination positive ». Y compris dans le corps préfectoral : un préfet musulman, « ce sera pour bientôt ».
Mais que les Français qui redoutent l’islamisation de la République se rassurent, le ministre de l’Intérieur veut que « nos compatriotes musulmans aient les mêmes droits et les mêmes devoirs que les autres, ni plus ni moins ».
Et il l’a prouvé en réussissant à « débusquer » les ambiguïtés de Tariq Ramadan, comme il s’en est vanté après un échange qu’il a mené comme un match de boxe. Cet intellectuel musulman qui s’autoproclame « progressiste » a permis à Nicolas Sarkozy de répondre à tous ceux qui, à gauche mais aussi à droite, le soupçonnent de faiblesse à l’égard du fondamentalisme. Le ministre de l’Intérieur a d’abord assené à Tariq Ramadan qu’il avait commis une « faute, pas une maladresse », en accusant des intellectuels juifs de céder au communautarisme. Il lui a ensuite reproché de tenir un discours « moyenâgeux » sur la lapidation des femmes adultères, une « monstruosité qui ne peut être justifiée que par un déséquilibré ». Et il l’a achevé en le sommant de « demander aux enfants de ne pas mettre de voile à l’école », aux femmes de ne pas « choisir le sexe de leur médecin à l’hôpital », d’accepter la mixité dans les piscines ; bref, à tous les Français musulmans de ne pas pratiquer l’« apartheid ».
Au passage, il s’est même débrouillé pour rendre hommage au mouvement Ni ####s ni soumises, tout en affirmant n’avoir « rien à reprocher, en tant que ministre de l’Intérieur », à l’UOIF, l’une des organisations musulmanes les plus dures de France.
Source : Le Figaro
Ces articles devraient vous intéresser :