Maroc : #TaAnaMeToo, pour qu’aucune femme violée ne se taise (vidéo)
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Redouane El Khobzy sorti fraîchement de prison au moment des faits est poursuivi pour le viol d’une jeune femme en 2016 à Perpignan. Celle-ci témoigne.
Au 2ᵉ jour du procès, la jeune femme rappelle les faits qui s’étaient déroulés le 9 septembre 2016. Ce jour-là, elle avait conduit deux amis, l’accusé et le frère de celui-ci jusqu’en discothèque en Espagne, rapporte L’Indépendant. À leur retour, elle a déposé tous les passagers excepté Redouane qui ne voulait pas rester dormir chez son cousin. Elle se porte volontiers à le raccompagner. C’est le début de ses ennuis.
« Il m’a dit qu’il habitait à Saint-Mathieu. Il m’a dit : ‘Va tout droit’. Je sentais que ça n’allait pas », raconte la plaignante. Au Moulin-à-Vent, elle essaie de faire un demi-tour. Impossible. « Si j’avais croisé quelqu’un, je serais descendue. J’étais prête à laisser ma voiture sur place. Il a mis un coup de volant, on a failli prendre un panneau. Il s’est énervé, il a tapé dans le tableau de bord et m’a tiré les cheveux. Il disait que les filles, il fallait les frapper sinon elles ne comprenaient pas », poursuit-elle.
Elle se voit contrainte de se garer à hauteur du Parc des sports. « Il m’a fait traverser la rue. J’étais pieds nus, j’avais enlevé mes talons pour conduire. Il m’a entraînée dans les roseaux. J’avais peur de lui. Il m’a demandé de lui faire une fellation. Il répétait : ‘Tu ne vas pas me laisser comme ça, je sors de prison, ça fait longtemps que j’ai pas touché une fille’. Moi, j’arrêtais pas de dire qu’il fallait que j’aille chercher mon fils pour essayer de partir. Mais il m’a allongée par terre et il s’est mis sur moi… C’était 8 h du matin, il n’y a même pas une voiture qui est passée », confie la victime.
Finalement, elle n’a pas eu d’autre choix que de le déposer place Cassanyes. « Il m’a menacée : ‘Tu n’as pas intérêt de parler. Parce que je suis un fou, je sors de prison’. Si j’avais eu envie d’être avec lui, je serais allée chez moi, pas là-bas. Je ne sais pas pourquoi il ne dit pas la vérité. Sans doute, parce qu’il n’a pas envie d’être en prison ». L’accusé rétorque : « c’est pas vrai tout ça. C’est elle qui m’a pris de force, qui m’a chauffé. Elle voulait profiter de moi. Elle a voulu, j’ai pas voulu ». « Madame, on a violé votre corps, aujourd’hui on viole votre parole », soupire l’avocat général.
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