La Cour d’assises du Pas-de-Calais a condamné, vendredi 20 novembre, Julien Masson, 34 ans, beau-père de Yanis, mort à cinq ans lors d’une punition en février 2017, à 25 ans de réclusion criminelle pour homicide volontaire sur mineur de moins de 15 ans. Sa mère, 26 ans, a écopé de quatre ans de prison, dont deux avec sursis pour non empêchement de crime.
La peine de Julien est assortie de cinq ans de suivi socio-judiciaire avec injonction de soins, rapporte l’AFP. "C’est une décision que nous respectons évidemment" mais "qui ne correspond pas selon nous aux faits", a réagi un de ses avocats, Gabriel Duménil, ajoutant que son client réfléchirait à l’opportunité d’interjeter appel. Émilie, elle, sera placée pendant trois ans sous un régime de sursis probatoire. Ce verdict prononcé le cinquième jour du procès est un soulagement pour elle, a fait savoir son avocate, Fleur Bridoux. La mère de Yanis "a reconnu sa responsabilité" dans le meurtre de son fils et "accepte la peine".
"Je veux m’excuser, (...) Pardon pour tous ceux qui ont connu Yanis", a lancé Julien. "Ce n’est pas pour la peine" mais j’aimerais "qu’on accepte que j’ai pas voulu le tuer", a-t-il dit. Jeudi, il a reconnu sa "responsabilité" dans la mort du petit Yanis qui reste pour lui "accidentelle". Selon ses propres déclarations, le mineur aurait fait "plusieurs chutes" et il l’aurait frappé d’un "coup de lampe" de poche. "
"Ce pipi au lit n’était qu’un prétexte", a commenté l’avocat de l’association Enfance et partage, Jean-Philippe Broyart, avant d’expliquer que l’enfant "pouvait être encombrant" pour le couple qui gérait des tensions. Celui-ci a rappelé que le mineur avait dit à l’accusé vouloir retourner vivre chez son père biologique quelques heures avant le drame.
Les faits s’étaient déroulés dans la nuit du 5 au 6 février 2017. L’enquête révèle que l’accusé avait quitté le cabanon d’Aire-sur-la-Lys où lui et sa compagne passaient le week-end vers 00H30. Il avait emmené Anis courir au bord du canal par une température de cinq degrés, pour le punir d’avoir fait "pipi au lit". Mardi, l’accusé affirmait être seulement sorti chercher du tabac accompagné de l’enfant.
Par ailleurs, l’autopsie a révélé que la mort de ce mineur était due à un traumatisme crânien consécutif à un impact violent."Pas moins de 30 traces de contusions distinctes, dont certaines non contemporaines -remontant à plusieurs jours- et des éraflures diverses ont été constatées sur le corps de la petite victime", a déclaré un médecin légiste de l’institut médico-légal de Lille.