Garderies fermées, le calvaire des mères au travail

3 octobre 2020 - 00h20 - Maroc - Ecrit par : J.K

Faute de crèche par ces temps de pandémie du Covid-19, Soumia mère d’une fillette de deux ans, est tiraillée entre obligations professionnelles et devoirs de mère. Elle se voit contrainte de recourir à l’assistance de sa mère, heureuse d’enfiler la blouse de baby-sitter.

Une demi-heure, par temps de trafic coulant, c’est le temps que met Soumia, pour rallier le domicile de sa maman à Ain Chock, distant de plus de 10 km de son quartier de Sidi Maarouf à Casablanca. Ainsi, la jeune fonctionnaire doit sortir tous les matins à 07H00, déposer son enfant, et prendre la route de son service, rapporte la Map.

Soumia partage ces difficultés avec nombre de mères, en charge d’enfants de bas âge, partout dans le Royaume. « La fermeture des crèches a complètement chamboulé mon quotidien » se désole Soumia qui ajoute : « J’ai l’habitude de prendre l’autoroute pour éviter l’embouteillage ». Conséquence, elle arrive au bureau avant tout le monde et pour profiter d’un somme d’un quart d’heure, s’étend sur une banquette.

« Je commence mon travail dans un mauvais état. Je suis épuisée, fatiguée et même usée à force de me réveiller tôt le matin et dormir tard », a-t-elle martelé. Pas le temps de se décourager, elle doit reprendre le circuit en sens inverse à la fin de sa journée de travail. Prête à recommencer la corvée dès l’aurore.

Soumia doit s’estimer heureuse à côté de ses sœurs, mères comme elle, face à des crèches fermées en cette période de crise. A défaut d’un proche, il faut bien se tenir pour faire face à des prix d’or exigés par une femme de ménage ou une nurse pour s’offrir ses services.

C’est le cas de Hind, mère d’un garçon de six mois, qui travaille dans un centre d’appel et qui doit s’absenter au moins dix heures de la maison. Elle sollicite les services d’une ancienne voisine moyennant 50 DH la journée.

Soumia et Hind , le Royaume en compte des milliers qui doivent garder une dent contre le coronavirus, toute leur existence.

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