L’Algérie éteint définitivement le gazoduc Maghreb-Europe
L’Algérie a définitivement mis fin au gazoduc Maghreb-Europe traversant le Maroc et qui la relie à l’Espagne. Première conséquence de la rupture des relations entre Alger et Rabat.
Alors que les autorités algériennes avaient évoqué en 2021 des tensions politiques avec le Maroc pour justifier la fermeture du gazoduc Maghreb-Europe (GME) traversant le royaume, un ancien haut responsable algérien vient d’affirmer que cette décision avait été plutôt motivée par la non-rentabilité de ce gazoduc.
L’Algérie a fermé en août 2021 le gazoduc Maghreb-Europe (GME) traversant le Maroc, par lequel il fournissait du gaz à l’Espagne. À l’époque, les autorités algériennes avaient avancé des motifs politiques, notamment des actes hostiles du Maroc, pour justifier cette décision. Pourtant, un ancien haut responsable de la société publique algérienne Sonatrach, en charge de la gestion de ce gazoduc, a confié à The Objective que la cause de cette décision n’était pas politique, mais plutôt économique, assurant que le GME « n’était plus rentable ».
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« L’Algérie n’a jamais coupé l’approvisionnement en gaz du Maroc, car le gaz était livré à l’Espagne. Le Maroc a autorisé le gazoduc vers l’Espagne en échange de la facturation de 7 % du gaz en transit. Dès que la demande de gaz a diminué et que deux gazoducs n’ont plus été nécessaires, la logique a été de choisir celui qui rémunérait le mieux les petites quantités de gaz livrées », a expliqué le responsable algérien. Après la fermeture du GME, l’Algérie a continué à livrer du gaz à l’Espagne via le Medgaz, l’autre gazoduc directement connecté à ce pays.
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Il ajoutera : « Il est important de comprendre que le pouvoir politique peut exprimer une position qui peut ne pas être compatible avec les normes internationales. Le discours politique est dirigé vers l’intérieur ». Aujourd’hui, le Maroc utilise le GME en sens inverse pour acheminer sur son territoire du gaz naturel liquéfié (GNL) acheté sur le marché international et transformé dans les usines de regazéification en Espagne, dans le cadre d’un accord avec les autorités espagnoles.
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L’Algérie avait menacé l’Espagne de rompre son contrat gazier si une molécule de son gaz était livrée au Maroc. Les autorités espagnoles ont pour leur part assuré que le gaz envoyé au Maroc n’est pas algérien. De son côté, Rabat s’active pour construire ses propres usines de regazéification et mettre fin à cette dépendance vis-à-vis de l’Espagne. Les exportations de gaz de l’Espagne vers le Maroc ont chuté de février à mai (32 % en février, 13 % en mars, 6 % en avril et 5 % en mai) par rapport à la même période de l’année dernière. Le royaume poursuit aussi son projet de gazoduc transatlantique avec le Nigeria.
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