Du nouveau pour le projet du gazoduc Nigeria-Maroc
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La Guinée équatoriale a récemment signé un accord avec le Nigeria pour la construction d’un gazoduc reliant les deux pays. L’annonce de ce nouveau partenariat a suscité des questions quant à l’avenir des projets de gazoduc entre le Nigeria et le Maroc d’une part, et l’Algérie d’autre part, destinés à desservir l’Europe.
Cet accord a été signé dans le cadre d’une « coopération régionale » visant à garantir la fiabilité des approvisionnements et à sécuriser les flux pour les années à venir, a expliqué au magazine Offshore, Oburu Ondo, ministre équato-guinéen des Mines et des hydrocarbures. Aucun détail de l’accord n’a été révélé et aucune date n’a été indiquée pour le démarrage des travaux de ce gazoduc qui permettrait à la Guinée-Équatoriale de s’approvisionner en gaz nigérian.
Le projet de gazoduc Nigeria-Guinée-Équatoriale suscite de sérieuses interrogations. Certains se demandent s’il sera intégré au projet de gazoduc transatlantique avec le Maroc ou à celui transsaharien avec l’Algérie, ou s’il s’agit d’une initiative indépendante visant à tirer profit de la rivalité entre les deux voisins et bloquer ainsi la mise en œuvre de ces projets. Selon Ahmed Tartar, expert algérien en énergie, la signature de ce nouvel accord ne peut affecter le projet de gazoduc avec l’Algérie ou le Maroc, dans la mesure où ce pays ne possède pas de pipelines pouvant atteindre l’Europe.
À lire : Où en est le projet de gazoduc Maroc-Nigeria ?
Dans un entretien accordé à Sputnik, il a indiqué que les récentes tensions entre l’Algérie et le Niger, ajoutées à la réticence du Nigeria, ont sans doute contribué à ralentir le processus, assurant que l’Algérie a déjà achevé 70 % du projet sur son territoire. À en croire l’expert algérien, le projet de gazoduc Nigeria-Maroc traversant 11 pays, serait plus coûteux et nécessiterait une longue durée de mise en œuvre que celui avec l’Algérie qui, selon lui, est la meilleure option pour desservir l’Europe.
Mais au regard de la situation politique au Niger et de l’accord de la Guinée-Équatoriale avec le Nigeria, il suggère une relance du gazoduc Nigeria-Maroc. Ce projet reste d’actualité et une priorité pour les autorités marocaines, confirme pour sa part un universitaire marocain, rappelant que des études de faisabilité ont été récemment lancées. Le roi Mohammed VI a échangé début 2024 au téléphone avec le président nigérian Bola Tinubu au sujet de cet important projet, renchérit-il.
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