Un projet marocain inquiète fortement l’Algérie

Les autorités algériennes redoutent que le projet atlantique africain de gazoduc Maroc-Nigeria lancé par le roi Mohammed VI et l’ancien président nigérian hypothèque l’avenir du gazoduc Nigéria-Niger-Algérie.

Le Maroc et le Nigéria s’activent pour la finalisation du projet africain atlantique de gazoduc Maroc-Nigeria. D’un coût global d’environ 25 milliards de dollars, ce futur gazoduc, long de 5 600 km, partira du Nigeria et traversera 13 pays de la côte ouest-africaine pour atteindre le Maroc, où il sera connecté au Gazoduc Maghreb-Europe, puis à l’ensemble du réseau gazier européen. Sa capacité est de 30 milliards de mètres cubes par an. Ce projet est « un facteur stimulant pour le développement régional et pour la création d’une intégration économique entre les pays concernés par ce projet stratégique, en plus de sa contribution à la liaison entre les continents africain et européen », a récemment déclaré Leila Benali, ministre de la Transition énergétique.

Alors que ce projet avance, Alger craint qu’il emporte le projet de gazoduc Nigéria-Niger-Algérie. Mercredi, le ministre algérien de l’Énergie, Mohamed Arkab, s’est rendu à Niamey pour rencontrer le ministre du Pétrole nigérien Mahaman Moustapha Barké Bako, afin de raviver les relations bilatérales entre les deux pays qui se sont dégradées ces derniers mois. Les deux responsables ont abordé plusieurs sujets de coopération dont le projet de gazoduc Nigéria-Niger-Algérie. Alger cherche sérieusement à relancer les discussions avec les autorités militaires au Niger concernant l’avenir de ce projet, rapporte Echorouk, ajoutant que les deux ministres ont discuté de l’état de la coopération bilatérale et historique et des moyens de la renforcer et de la développer, en particulier dans le secteur des hydrocarbures. Aussi, ont-ils convenu de « poursuivre les réunions de coordination » pour examiner les aspects du projet de gazoduc transsaharien.

Les discussions entre Arkab et Bako ont par ailleurs porté sur l’activité de l’entreprise pétrolière et gazière, Sonatrach au Niger, notamment au niveau du champ pétrolier dans la région de Kafra.