Horaire d’été, des gains équivalents à une centrale électrique

13 mai 2008 - 23h22 - Economie - Ecrit par : L.A

A toute chose malheur est bon. Le choc pétrolier a finalement contraint l’Etat à adopter l’horaire d’été, ce 1er juin. « Il était temps », disent avec soulagement ceux qui ont l’œil rivé sur la facture énergétique. Une facture qui dépasse 15 milliards de DH à fin mars 2008. Mais il serait naïf de croire que ce seul dispositif va solutionner la problématique énergétique. Toujours est-il que l’effet immédiat du passage à l’heure estivale va permettre une baisse notable de la consommation d’électricité.

L’Office national de l’électricité (ONE) n’en demande pas plus, par ces temps de délestage annoncé, dès la chaude saison, pour évaluer l’impact attendu de cette mesure. D’autant plus qu’en période de pointe, son offre peut s’avérer insuffisante. Auquel cas, selon un deal avec les gros industriels du pays, l’ONE n’a d’autres recours que leur demander de « lever le pied » pour réduire leur consommation. Combien de temps peut tenir ce gentleman agreement ?

En attendant, l’Office profite de l’occasion offerte par l’adoption de l’horaire d’été pour réactiver sa stratégie de maîtrise de la demande d’électricité dite DSM (Demand side management) dont l’impact est réel. Plus précisément, en heures de pointe, l’effacement serait de 140 MW à GMT+1, soit pratiquement l’équivalent d’une centrale électrique ! Les gains seraient de 215 MW à GMT+2, est-il précisé.

Pourtant l’Etat n’a opté que pour la première formule, qui ne sera en vigueur que jusqu’au 30 septembre. Alors que les différentes concertations, menées avec le partenariat de l’Office, plaident sur l’alignement avec l’heure européenne. Ainsi, l’ONE milite pour GMT+1 en hiver et GMT+2, l’été.

Deuxième impact attendu, la « résorption du chevauchement entre la consommation de l’électricité dans les milieux professionnel et résidentiel pendant l’été ». A travers cette démarche, l’ONE annonce la « baisse de la facture d’électricité pour sa clientèle ». Mais de combien ? L’Office n’en dira pas plus pour le moment.

Toutefois, il n’entend pas se contenter que des retombées de l’horaire d’été. Son programme DSM conçoit, en effet, d’autres initiatives pour baisser la consommation d’électricité. Notamment la généralisation de l’horaire continu et le changement de l’horaire du travail et la gestion déléguée de l’éclairage public.

D’autre part, l’Office veut « encourager l’utilisation d’équipements plus économiques pour l’éclairage public et la systématisation de l’entretien des installations ». Les expériences menées en ce sens dans le Royaume (Casablanca, Khouribga, Béni Mellal et Tanger) s’avèrent positives, est-il indiqué. En développant cette formule, l’impact serait « l’écrêtement progressif de la pointe au niveau national pour atteindre 54 MW à fin 2009 ». Selon les premières estimations, cette initiative permettra d’économiser près de 30% de la consommation actuelle en matière d’éclairage public et, par conséquent, les frais des collectivités locales.

GMT+1 ou horaire européen ?

C’est au beau milieu de la guerre de 1914-1918 que l’heure d’été fut instaurée pour la première fois en Occident, à des fins d’économie. Depuis, le combat n’a jamais cessé entre partisans de la planification des heures en fonction de l’énergie consommée et partisans de la continuité du rythme biologique. Au Maroc, le débat commence à peine sur le choix entre le GMT+1 et l’horaire européen (qui passe à GMT + 2 en été).

Source : L’Economiste - Bachir Thiam

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Sujets associés : Politique économique - Energie - Environnement - Heure d’été

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