Immigration : Une question de développement

8 août 2007 - 00h36 - Economie - Ecrit par : L.A

Né en tant que politique publique à la fin des années 1990, en appui aux initiatives prises par les migrants au profit du développement de leur pays d’origine, le codéveloppement a connu une fortune nouvelle dans un contexte volontariste de jonction des problématiques de développement et de gestion des flux migratoires.

Encore expérimentale, cette politique est confrontée à la question de sa montée en puissance et donc d’un changement d’échelle. Celui-ci suppose une clarification des objectifs, des instruments, des priorités de notre aide, de la répartition de ses moyens et de son organisation administrative, dans un souci renforcé d’efficacité. Le poids croissant des questions migratoires oblige à penser la question du développement en termes d’intérêt partagé. Obtenir une réelle implication des pays d’origine est une condition première de la réussite de cette politique. Faute de quoi, le codéveloppement risque fort de se limiter, sur fond d’un dialogue de sourds, à la juxtaposition d’actions ponctuelles non gouvernementales et d’incitations publiques au retour qui, sans être dénuées d’intérêt, ne sont à la hauteur, ni des enjeux du développement, ni de ceux d’une régulation des flux migratoires

Le codéveloppement est une pratique ancienne dont la relation avec la maîtrise des flux migratoires est en revanche plus récente.

Si le terme de co-développement a connu une fortune récente , il est tour à tour entendu comme une forme de partenariat, de développement concerté avec les pays bénéficiaires, comme le point de rencontre et d’articulation entre les politiques de développement et les politiques de gestion des flux migratoires, voire comme une forme plus humaine d’accompagnement des retours de migrants dans leur pays d’origine.Cette ambiguïté se reflète dans le discours des pays d’origine des migrants. L’on a pu constater que le concept faisait l’objet de différences d’interprétation significatives.

Les autorités marocaines retiennent, pour leur part, une définition très large du codéveloppement et le conçoivent comme un partenariat macro-économique entre les deux rives de la Méditerranée au bénéfice de la compétitivité de l’ensemble dans la mondialisation. Des coopérations dans le secteur textile, une approche concertée des délocalisations, une circulation facilitée des salariés entre les deux espaces ont ainsi été évoquées.

Au total, l’appropriation du terme de co-développement est réelle, avec des contenus très variables. Un travail d’explication et de clarification est indispensable pour lever les ambiguïtés sur un sujet aussi sensible.

Libération - K.a.s

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : France - Transferts des MRE - Immigration - Développement

Ces articles devraient vous intéresser :

Mondial 2030 : le Maroc se dote de 18 TGV supplémentaires

Au Maroc, les projets de développement liés à la Coupe du monde 2030 avancent à bon rythme. Parmi eux figure l’extension du réseau de train à grande vitesse qui impactera 59 % d’usagers.

L’ONCF séduit les investisseurs et prépare l’avenir du rail au Maroc

Le plan d’expansion ferroviaire séduit les investisseurs qui sont prêts à financer les projets marocains. En témoigne la réussite par l’Office national des Chemins de fer (ONCF) d’une levée de fonds.

L’économie marocaine dopée par les MRE

Le dernier rapport de la Banque mondiale sur les migrations et le développement indique que 20 % des transferts d’argent de la région MENA proviennent des Marocains résidant à l’étranger (MRE).

Marocains de l’étranger : des transferts d’argent records

Les Marocains résidant à l’étranger (MRE) ont envoyé 91,52 milliards de dirhams (MMDH) au Maroc entre janvier et septembre 2024.

Un coup de pouce bienvenu pour les commerçants marocains

Suite à la directive de Bank Al-Maghrib (BAM) publiée le 25 septembre 2024, qui plafonne désormais le taux d’interchange domestique à 0,65%, le Centre monétique interbancaire (CMI) a été contraint de s’aligner.

Les transferts des MRE mal utilisés ?

Les transferts de fonds des Marocains de la diaspora contribuent à la stabilité macroéconomique du Maroc, relève une récente note d’orientation publiée par le Bureau sous-régional pour l’Afrique du Nord de la Commission économique des Nations Unies...

Accord entre le Maroc et la France sur les transferts des MRE

Le Maroc a trouvé une alternative pour diminuer l’impact de la directive européenne encadrant la présence des banques étrangères sur le sol de l’Union européenne (UE) sur les flux des transferts des MRE.

Transferts d’argent des MRE : une année 2024 record

L’année 2024 aura été faste pour les transferts d’argent des Marocains résidant à l’étranger (MRE), selon les derniers chiffres publiés par l’Office des changes.

Mohammed VI : un discours centré sur les MRE

Dans son discours à l’occasion du 49ᵉ anniversaire de la Marche verte, le roi Mohammed VI a annoncé une réforme dans le mode de gestion des affaires des Marocains résidant à l’étranger (MRE). Ceci, en vue de mieux répondre aux besoins de cette communauté.

Régularisation des sans-papiers en France : une avocate brise les espoirs

Une nouvelle liste de métiers en tension a fait naître un immense espoir de régularisation. Mais une avocate met en garde : de fausses informations circulent, et la réalité administrative est bien plus complexe. Le chemin vers un titre de séjour est...