Incinération d’un Marocain : le tribunal de Nantes face à une dispute familiale

25 novembre 2023 - 20h00 - France - Ecrit par : S.A

Une famille franco-marocaine qui se dispute le corps d’un proche décédé le 13 novembre en France, où il résidait depuis 1981, s’est retrouvée au tribunal judiciaire de Nantes.

L’absence des dernières volontés de M. B., décédé le 13 novembre à l’âge de 64 ans, divise sa famille. Alors que ses filles et son ex-compagne souhaitent que son corps soit incinéré en France, ses frère et sœurs installés au Maroc demandent un rapatriement de la dépouille en vue de son inhumation dans le royaume, son lieu de naissance. Jeudi, le tribunal judiciaire de Nantes s’est prononcé sur cette affaire, le quotidien régional Presse Océan. Dans le jugement, « il est établi que M. B.* n’a exprimé aucune volonté particulière, de manière positive ou négative, s’agissant de l’organisation de ses funérailles. […] En l’absence de dispositions expresses d’un défunt quant aux modalités de ses funérailles, il y a lieu de rechercher par tout moyen quelles ont pu être ses volontés et, à défaut, de désigner la personne la mieux qualifiée pour décider des modalités », fait savoir Le Figaro qui détient une copie du jugement.

À lire : Drame de Saïdia : l’Algérie refuse toujours de remettre le corps d’une victime

Alors que les frère et sœurs, représentés par un aumônier hospitalier du culte musulman, ont avancé que le sexagénaire, malade, « baignait dans la culture arabo-musulmane depuis toujours, gardait des liens avec son pays natal » et qu’il doit être enterré selon le rite musulman, les filles et l’ex-conjointe du défunt « ne considèrent pas qu’il était un musulman pratiquant ». Il ressort par ailleurs des explications des enfants de M.B. que leur père « aurait fait part à l’assistante sociale du souhait », celui d’être « incinéré » et de disperser ses cendres en mer.

À lire :Le corps de l’ouvrier marocain mort en Espagne sera rapatrié au Maroc

Faisant remarquer que les « témoignages produits aux débats par » les frère et sœurs du MRE « n’apportent pas suffisamment la preuve que M. B. souhaitait le rapatriement de son corps au Maroc et une inhumation ni même qu’il s’opposait fermement à une incinération », le tribunal a désigné ses deux filles et son ex-compagne comme les personnes « les plus qualifiées pour déterminer les modalités de funérailles ». En conséquence, le corps de M. B. sera incinéré. Insatisfait, le représentant des frère et sœurs de M. B. va interjeter appel.

*Par respect pour la famille, Le Figaro a choisi d’anonymiser les noms et prénoms des concernés.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : France - Droits et Justice - Nantes - MRE

Aller plus loin

Espagne : collecte de fonds pour rapatrier le corps d’un bébé marocain

Un bébé marocain de 16 mois est décédé lundi à Soses (Lleida - Catalogne), après s’être étouffé avec une noix. Le conseil municipal de la ville a lancé une collecte de fonds...

Le corps de l’ouvrier marocain mort en Espagne sera rapatrié au Maroc

Le corps d’Abderrahim El Bouazati, le maçon marocain de 35 ans, décédé mardi après une chute du cinquième étage dans la cage d’ascenseur d’un immeuble en construction à Oviedo...

Rapatriement au Maroc du corps d’une Marocaine tuée en Algérie

Le rapatriement du corps de la migrante marocaine Fouzia Bekouch assassinée lors d’une opération anti-immigrés de la marine algérienne, est enfin effectif.

Enterrement imminent du Marocain Omar Ahmadi à Paris, sa famille recherchée

Un jeune homme d’origine marocaine, né à Casablanca, va être enterré ce mercredi 17 janvier 2024 à Paris. Sa famille ou ses proches sont activement recherchés.

Ces articles devraient vous intéresser :

Les MRE ont boudé les locations de voiture cette année

Les professionnels du secteur de la location de voitures au Maroc se plaignent de la faible demande notée au cours de cette saison estivale par rapport aux années précédentes.

La CTM rachète Africa Morocco Link

Le groupe d’Othman Benjelloun, O Capital Group, redistribue les cartes dans le secteur du transport maritime marocain. La Compagnie de Transports au Maroc (CTM) s’empare en effet de la participation majoritaire (51 %) d’Africa Morocco Link (AML)...

Corruption : des élus locaux pris la main dans le sac

Abdelouafi Laftit, ministre de l’Intérieur, tente d’en finir avec la corruption et la dilapidation de deniers publics. Dans son viseur, une trentaine de présidents de commune et de grand élus dont il a transféré les dossiers devant l’agent judiciaire...

Maroc : des biens et des comptes bancaires de parlementaires saisis

Au Maroc, les parquets des tribunaux de première instance ont commencé à transmettre aux nouvelles chambres chargées des crimes de blanchiment d’argent les dossiers des présidents de commune et des parlementaires condamnés pour dilapidation et...

Le Maroc à la recherche de ses cerveaux parmi les MRE

Conscient de l’importance de sa diaspora, le Maroc accentue ses efforts pour attirer les compétences marocaines résidant à l’étranger.

Maroc : cinq cas où les voyageurs ne paient pas de droits de douane

Lorsqu’ils arrivent au Maroc, les voyageurs – y compris les Marocains résidant à l’étranger (MRE) – peuvent introduire certains objets personnels sans payer de droits ni taxes. Mais cette franchise n’est pas illimitée : des règles précises encadrent...

MRE : Les 2 types de fautes à ne jamais commettre à la douane marocaine

Pour les MRE, la voiture est souvent le principal point d’attention lors du passage en douane. Mais les marchandises transportées et les devises font aussi l’objet de contrôles stricts. Un manquement à la loi est vite arrivé. La loi distingue les...

Les MRE boostent le programme d’aide au logement

Près de 17 000 personnes (dont 44 % de femmes et 22 % de MRE) ont déjà bénéficié du programme d’aide directe au logement à la date du 15 juillet, a indiqué Aziz Akhannouch, le Chef du gouvernement, à la Chambre des représentants.