L’absence des dernières volontés de M. B., décédé le 13 novembre à l’âge de 64 ans, divise sa famille. Alors que ses filles et son ex-compagne souhaitent que son corps soit incinéré en France, ses frère et sœurs installés au Maroc demandent un rapatriement de la dépouille en vue de son inhumation dans le royaume, son lieu de naissance. Jeudi, le tribunal judiciaire de Nantes s’est prononcé sur cette affaire, le quotidien régional Presse Océan. Dans le jugement, « il est établi que M. B.* n’a exprimé aucune volonté particulière, de manière positive ou négative, s’agissant de l’organisation de ses funérailles. […] En l’absence de dispositions expresses d’un défunt quant aux modalités de ses funérailles, il y a lieu de rechercher par tout moyen quelles ont pu être ses volontés et, à défaut, de désigner la personne la mieux qualifiée pour décider des modalités », fait savoir Le Figaro qui détient une copie du jugement.
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Alors que les frère et sœurs, représentés par un aumônier hospitalier du culte musulman, ont avancé que le sexagénaire, malade, « baignait dans la culture arabo-musulmane depuis toujours, gardait des liens avec son pays natal » et qu’il doit être enterré selon le rite musulman, les filles et l’ex-conjointe du défunt « ne considèrent pas qu’il était un musulman pratiquant ». Il ressort par ailleurs des explications des enfants de M.B. que leur père « aurait fait part à l’assistante sociale du souhait », celui d’être « incinéré » et de disperser ses cendres en mer.
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Faisant remarquer que les « témoignages produits aux débats par » les frère et sœurs du MRE « n’apportent pas suffisamment la preuve que M. B. souhaitait le rapatriement de son corps au Maroc et une inhumation ni même qu’il s’opposait fermement à une incinération », le tribunal a désigné ses deux filles et son ex-compagne comme les personnes « les plus qualifiées pour déterminer les modalités de funérailles ». En conséquence, le corps de M. B. sera incinéré. Insatisfait, le représentant des frère et sœurs de M. B. va interjeter appel.
*Par respect pour la famille, Le Figaro a choisi d’anonymiser les noms et prénoms des concernés.