Maroc : les finances familiales, une chasse gardée des hommes
Au Maroc, « les hommes dominent les décisions financières liées à la gestion de l’institution familiale », révèle entre autres une enquête menée par le réseau Afrobaromètre qui...
Face à la persistance des inégalités sociales en ces temps de Covid-19, Oxfam Maroc pose le diagnostic et formule plusieurs recommandations.
Le système fiscal marocain est passé au peigne fin. Dans son dernier rapport « Fair tax Monitor : Analyse du système fiscal marocain », Oxfam fait remarquer que le Maroc a enregistré une croissance soutenue de ses recettes fiscales au cours des deux dernières décennies. Seul paradoxe : l’analyse de l’élasticité du système fiscal marocain pendant la même période montre que ce dernier est incapable de suivre sur le même rythme l’évolution de la richesse créée.
Toutes choses qui amènent Oxfam à marteler que la relance économique doit s’installer sur la base d’une assiette plus large et d’une fiscalité progressive. « La relance économique et sociale du royaume ne doit pas être au prix de la réduction des recettes publiques car cela impacte l’ensemble du pays. Il y a des choix politiques à faire, notamment dans ce contexte de crise Covid-19, c’est le moment de prioriser la génération de valeur réelle, la coopération et l’avenir de l’ensemble de la population », relève Asmae Bouslamti, responsable de programme Gouvernance à Oxfam au Maroc.
« Élargir l’assiette fiscale pour rendre plus juste la contribution de l’ensemble des acteurs économiques est un des grands défis pour le Maroc dans le contexte actuel. La taxation sur la richesse est l’un de ces moyens qui a été recommandé depuis les Assises de la Fiscalité 2013 et confirmé en 2019. Il n’est plus question de repousser à nouveau une mesure qui donnerait de l’espoir aux populations démunies et un tournant qui permettrait au système fiscal marocain de mobiliser des recettes et d’être plus juste et progressif », a-t-il ajouté.
Afin d’éviter un retour à l’austérité et une montée de la tension sociale et des inégalités, Oxfam formule quelques recommandations. On peut citer entre autres, agir activement pour améliorer la progressivité des impôts ; établir d’urgence un impôt, exceptionnel ou permanent sur les grandes fortunes et les taxes environnementales ; faire du système fiscal le levier d’une dépense publique efficace et orientée vers les secteurs sociaux ; faire de la TVA un outil de lutte contre les inégalités de classe et de genre ; étudier la pertinence des dépenses fiscales en réduisant les incitations fiscales n’ayant pas donné les effets économiques escomptés ou celles contribuant au creusement des inégalités sociales ; améliorer la gouvernance du système fiscal marocain et la lutte contre la corruption, et enfin, améliorer la participation des citoyens et de la société civile dans l’élaboration des budgets.
Aller plus loin
Au Maroc, « les hommes dominent les décisions financières liées à la gestion de l’institution familiale », révèle entre autres une enquête menée par le réseau Afrobaromètre qui...
Le niveau de vie au Maroc a augmenté à un taux annuel de 2,7 % entre 2013 et 2019, contre 3,6 % entre 2007 et 2014, indique le Haut-commissariat au Plan (HCP).
Le classement 2021 du Global Gender Gab positionne le Maroc au 144ᵉ rang au niveau mondial sur les 156 pays indexés et à la 12ᵉ place dans la région Mena selon le rapport 2021...
Le ministre des Finances, Bruno Le Maire, a dénoncé mardi la fraude pratiquée par certaines personnes qui envoient des aides sociales « au Maghreb ». Une déclaration qui a...
Ces articles devraient vous intéresser :